Bon, alors j'ai fait mon teasing dans le post précédent, maintenant, je vous vois tous bave aux lèvres en train d'attendre les détails. Ah non ? Bon tant je dis rien alors. Allez, si, quand même, il faut que j'en parle un peu...

Batteries

Donc mercredi soir, Nuit de la Baguetterie. Pour les ignares incultes pas batteurs, la Baguetterie, c'est LE magasin batterie et percussions. Donc quand ils font LEUR nuit, ben ça décoiffe bien. Déjà, le décor est planté quand on entre franchit la porte de la Salle Nougaro : six batteries sur scène, dont une électronique. Ca s'annonce fort. Que le meilleur de Yamaha, Gretsch, Roland, Mapex, Pearl, Sonor, Meinl, Paiste, Sabian, Zildjian (mais non, c'est pas des incantations hindoues, c'est des marques de batteries et de cymbales)... Au programme, six batteurs, une demi-heure chacun. A vos marques, prêt, battez !

Régis Ceccarelli

Et c'est Régis qui ouvre le bal. Petit solo gentil, tout en finesse, que tu croirais presque que tu peux faire mieux pareil sans problème. Eh ben vas-y, essaie, puisque tu te crois si doué. Ah, on fait moins le malin maintenant, hein ?! D'ailleurs, le petit temps de questions qui suit pourrait redonner espoir. A l'écouter, on croirait que jouer de la batterie, c'est facile, ça vient comme ça, tout seul... J'ai pas besoin d'avoir mes baguettes dans les mains pour savoir qu'il est en train de se payer ma tête, celui-là.

Pierre Belleville

Après un petit morceau de chant accompagné des balais et un autre solo aux baguettes, il passe le relais à Pierre. Lui, c'est un cogneur, un vrai, un tatoué (ouais, ouais, tout le bras gauche). Et quand il frappe les peaux, tu croirais qu'il va passer à travers. D'ailleurs, on se demande même pourquoi ils ont mis des micros sur sa batterie : le son qui sort de ses fûts est déjà suffisamment costaud pour décoiffer un hérisson. Mais bon, force est de constater qu'il maîtrise son affaire, le Pierre, et c'est pas son pote bassiste qui dira le contraire. Surtout qu'il assure aussi pas mal, le Bastien...

Michael Schack

Une courte pause, le temps de se masser les tympans, et c'est Michael qui débarque. Un drôle de zouave, celui-là aussi. Et c'est qu'il s'y connaît en blagues, le belge. Et une fois sa batterie sous tension, le démonstrateur Roland fait son chaud show. La TD 20, c'est vrai que c'est quelque chose. Bon, la sono y est aussi sûrement pour beaucoup, mais en tout cas, elle sonne, et tu en aurais presque envie de ranger ta bonne vieille batterie acoustique dans le placard (j'ai dit presque, faut pas exagérer non plus). C'est la voisine qui serait contente. D'ailleurs, il paraît que ça a déjà sauvé des couples... Il paraît.

Franck Ridacker

Et de trois, on est au milieu de la soirée. On enchaîne alors avec Franck. Lui, il arrive, s'installe tranquillement dans son coin, balance ses playbacks, et te fait une démonstration pas piquée des vers ni des hannetons. Et puis voilà quoi, c'est tout ce que j'ai retenu de sa prestation. A part que Christophe a confondu son nom avec celui du suivant en reprenant le micro pour annoncer la brute qui arrivait.

Francky Constanza

Avec sa crête et son regard de psychopathe, Francky nous explique que le métal, c'est du hard rock plus énergique, plus élaboré. "Mais n'y voyez que des ondes positives, hein !" Mais bien sûr. Moi, je veux bien te croire, mais rien qu'à voir ta tête, je me dis qu'il vaut mieux garder ses distances, au cas où. D'ailleurs, il est encore plus bourin que Pierre, et c'est le seul dont j'ai vu les baguettes voler en éclats au milieu des morceaux. Mais il est tellement habitué que si tu regardes pas attentivement, t'as pas le temps de capter qu'il vient d'en attraper une nouvelle paire toute neuve entre deux séries de quintuples croches (mythique le jeté de baguettes cassées...).

D'ailleurs, je crois bien que c'est à ce moment-là que cette fameuse phrase de Woody Allen m'est revenue à l'esprit : "un morceau de métal, c'est long, surtout vers la fin." Bon, ok, j'ai pris de la liberté sur la citation, mais je peux vous assurer que son medley de quinze minutes, il m'a paru une éternité.[1]

Benny Greb

Heureusement, ce calvaire a pris fin. Et là, mesdames et messieurs, le miracle s'est produit. Le gus qui se présente pour terminer ne parle pas un mot de français, mais c'est pas grave, c'est pas ce qu'on lui demande.[2] En plus, le pauvre, il se fait planter par son Mac. S'il avait pris un PC sous Linux aussi, ça serait pas arrivé.[3] Donc changement de programme, il nous fait un petit solo. "Petit", je rigole rien que d'y penser. Il nous a surtout fait une démonstration que même ta grand-mère elle finit par pleurer ! Tout le monde a bloqué. Scotchés. Sans voix. Atomisés. Ah, mes aïeux, ça, c'est de la batterie. Le monsieur, il a que deux pieds pour ses cinq pédales, mais c'est pas grave. "Le truc, c'est de pas toutes les jouer en même temps..." ;-) Sacré Benny, va ! Et puis quand son ordinateur pommé[4] a finit par accepter de marcher, il a pu nous rajouter encore deux morceaux à lui qui n'ont fait qu'aggraver son cas : c'était lui la star de la soirée, point barre.

Benny Greb

Edit : Un petit aperçu de son talent pour ceux que ça intéresse...

Notes

[1] "L'éternité, c'est long, surtout vers la fin." W.A. Si je dois expliquer mes blagues maintenant, où va-t-on ?

[2] "Shut up and play" comme il le dit si bien lui-même...

[3] Pas de troll, SVP merci... je suis le seul à avoir le droit de faire ça ici, na !

[4] Non, ce n'est pas une faute de frappe...