Le pass

Que c'est bon d'être en vacances. Et c'est encore mieux quand ça commence à Marciac. Comme quasiment tous les ans, j'ai choisi de poser mes congés au moment du festival, histoire de pouvoir profiter de quelques concerts en soirée et tant qu'à faire de toute l'ambiance du festival en journée.

Donc cette année, j'avais deux concerts au programme : première soirée mercredi soir avec, entre autres, Manu Katché, et deuxième soirée le jeudi avec notamment Diana Krall. Et puis de dernière minute, j'ai décroché un pass photo pour la soirée du vendredi aussi grâce à Airtist. Donc trois soirées de concerts, de nuits au camping et beaucoup de photos en perspective. Au moins, pour le défi quotidien de Ghusse, je n'aurai que l'embarras du choix...

Donc mercredi soir, on est partis à trois en direction du Gers. Arrivés sur place un peu avant 20h, il nous reste assez de temps pour monter la tente, grignoter des sandwiches rapidement et aller au concert à 21h. Sauf qu'en arrivant au camping, on apprend que le concert est annulé : alerte météo orange sur le Gers entre 20h et minuit, donc le chapiteau restera fermé au public par prudence. Bilan, on a pris le temps de s'installer, de manger et d'aller faire un petit tour en ville. A défaut de jouer sous le chapiteau, plusieurs petits groupes plus ou moins renommés jouaient dans les restaurants.

Le lendemain, la journée a pu commencer plus tôt, avec du temps pour se balader en ville, faire un petit tour à un atelier de percus qui travaillaient un répertoire de carnaval à la brésilienne et assister à plusieurs des concerts gratuits sur la place de l'hôtel de ville. Entre deux notes, j'ai récupéré mon pass photo pour le lendemain. C'est fou comme on est pris au sérieux avec ce badge et un gros appareil photo... J'aurais bien tenté de prendre des photos au concert le soir-même, mais vu que mon autorisation n'était valable que pour le lendemain normalement, j'ai préféré jouer le jeu et rester à ma place sans prendre mon appareil. En même temps, vu qu'on avait eu des places in extrémis, on était sur les gradins en catégorie. Pour prendre des photos, il aurait fallu que je tente carrément d'accéder à la fosse des photographes au bord de la scène et je n'ai pas voulu tenter le coup. Il y avait peu de chances qu'ils vérifient les dates au dos de mon badge, mais bon, pour le principe, j'ai préféré respecter les consignes[1]. Y'en a qui se sont fait mal voir pour moins que ça et qui ont eu plus de mal à avoir d'autres accréditations plus tard...

Bref, le concert s'est passé gentiment, mais ce n'était pas le meilleur que j'ai eu à Marciac (ah, ce fameux concert de Chucho Valdes et Michel Camillo y'a quelques années !). Cette année, pour améliorer encore le confort des spectateurs, le chapiteau avait eu droit à un plancher. Les chaises n'étaient plus posées sur la terre comme les autres années où j'y suis allé, ce qui peut être un bon point. Sauf que lorsque les impolis arrivent en retard ou partent avant la fin, le plancher, c'est légèrement plus bruyant que la terre. Du moins juste assez pour que les casse-pieds s'énervent et incendient ceux qui ne sont pas assis sur leur siège.

Sinon, la première partie avec Oliver Jones était super. En fait, c'est la deuxième, avec Diana, qui m'a laissé un sentiment mitigé. Le réglage du son de sa voix semblait assez bizarre. Peut-être un peu trop de reverbe et pas assez de volume... Quelque chose qui donnait l'impression qu'elle chantait à trois mètres du micro. Et quand elle a attaqué tout en douceur "Let's fall in love", quelques mots énervés ont fusé dans la salle à l'attention de l'ingénieur du son. Pas très fin, mais c'est vrai que le réglage me paraissait à revoir à moi aussi (et j'ai comme l'impression que certains à la régie se sont fait remonter les bretelles, à les entendre après le concert)...

Après, comme tout le monde, je remarque que Diana est vraiment dans son monde sur scène. Contrairement à certains qui savent interagir avec le public, elle, elle donne l'impression d'être dans son monde, concentré sur sa partition ou sa musique, sans faire attention à ce qu'il se passe ailleurs que sur scène. D'ailleurs, le fait qu'elle tourne le dos à ses musiciens me semble faire passer le même message : elle joue, et les autres la suivent. Bref tout ça manque de spontanéité et de chaleur, comparé aux autres artistes qui passent sous le chapiteau. Mais bon, ça restait quand même un concert de qualité.

Bref pour terminer la soirée, j'ai de nouveau flâné dans les rues de Marciac pour écouter les différents groupes qui jouaient dans les restaurants ou au JIM's club avant de rentrer au camping tranquillement après la cohue. Maintenant, j'attends avec impatience ce soir pour shooter Stefano di Battista et Wynton Marsalis du bord de la scène...

Notes

[1] J'ai bien fait finalement, vu qu'on a repéré vite fait le petit nouveau vendredi soir...