Tolosa Latina
Par Spica le Jeudi 21 juin 2007, 09:13 - En avant la musique ! - Lien permanent
Es todo lo que tendrais[1]... Les appareils photos n'étaient pas autorisés, ce qui est de mon point de vue une grosse bêtise, mais on me demande rarement mon avis pour ça, donc voilà ce qui arrive ensuite. Bref, mon sac a du rester à la consigne, et tout ce que j'ai à vous offrir, ce sont ces magnifiques vignettes prises avec mon téléphone. La prochaine fois, je tente une autre approche : si un journal veut bien m'embaucher seulement pour dimanche soir, histoire que je puisse avoir une accréditation, ça serait sympa...
En tout cas, une chose est sûre : voilà le genre de soirées que j'aime. Le genre de soirée qui donne envie de bouger. Le genre de soirée que je quitte avec une folle envie d'attraper une paire de baguette pour continuer à la maison[2]. Mais le truc avec ce genre de soirées, c'est que c'est un peu comme le cinéma : on n'a l'impression d'en profiter totalement qu'à condition de partager ça. Tout seul, c'est (un peu) moins drôle. Dommage.
Bref, je suis arrivé en fin d'après-midi, sur la fin du concert de Carmen Paris, et les quelques morceaux que j'ai entendus m'ont permis de comprendre que j'aurais du arriver plus tôt. Tant pis. Mais y'a tellement de groupes fantastiques dans ce festival qu'il faudrait poser toute la semaine en congés pour pouvoir tout suivre. La vie est faite de sacrifices...
Donc quelques minutes plus tard, sur la deuxième scène de la Prairie des Filtres, j'ai été suivre le premier groupe que j'avais prévu : Patriarcas de la Rumba avec les musiciens de Savor de Gracia si j'ai bien compris (oui, je ne parle pas tout à fait couramment l'espagnol... en tout cas pas à cette vitesse). Le moins qu'on puisse dire, c'est que les présentateurs ne nous ont pas menti quand ils ont annoncé avoir invité le meilleur de la rumba catalane.
Ils totalisent 400 ans à eux cinq (dont 200 pour l'un des cinq à lui tout seul, d'après un de ses comparses... oui, je comprends quand même un peu l'espagnol), ça vous donne une idée de la moyenne d'âge. Mais ça ne veut pas dire qu'ils ont du mal. Au contraire, je dirais que ça signifie surtout qu'ils ont de l'expérience. Et qu'ils savent faire bouger la foule à leurs pieds avec des rythmes et des sonorités qui transportent quelque part entre Barcelone et les côtes cubaines.
Ensuite arrive la deuxième grosse claque de la soirée : Ojos de Brujo. Là, on a droit à un mélange des genres assez phénoménal : des guitares gypsi, des percus latines et indiennes, un DJ... Bref un gros melting pot qui allie à la perfection les guitares flamencas avec le scratch sur des rythmes afro-cubains.
Un seul mot pour décrire tout ça : mythique ! Mythique, le duel entre beatbox et danseuse de flamenco[3]. Mythique, le trio de cajones[4]. Mythique le mélange général de flamenco, salsa, funk, électro, qui tire même vers le rap ou le ragga par moments, lorsqu'il s'éloigne des sonorités orientales. Mythique.
Et pour finir, Raynald Colom Sextet. Plus classique, c'est du jazz bien comme il faut pour calmer la soirée. Il est déjà tard, et c'est ce qu'on pourrait croire. Mais quelqu'un a manifestement oublié de prévenir le guitariste qui nous a emmené sur des airs funky digne d'un bon vieux James Brown. Et les spectateurs, tous assis au début, ne se sont pas fait prier pour se relever et danser devant l'estrade, avant d'y rejoindre les musiciens qui les y invitaient.
Et puis les dernières notes ont résonné. Les premières gouttes ont commencé à tomber. Comme pour pousser le public à déserter un peu plus rapidement l'endroit ou pour l'encourager à poursuivre en after sur un autre site. Moi, j'ai préféré aller me coucher. Il était déjà bien tard, fallait bosser le lendemain, et puis il faut dire surtout que le style m'attire moins.
Edit : Dégoûté : je viens de voir ce matin que Princesse Bobo devait y être aussi, mais comme elle a prévenu sur son blog un peu trop tard pour moi hier soir (j'étais plus devant mon écran à cette heure-là), je suis passé à côté. Et comme je n'ai pas eu l'occasion de discuter avec elle au dernier Toulouse Carnet, je ne l'aurais sûrement pas reconnue si je l'avais croisée (c'est peut-être le cas, d'ailleurs)... C'est trop bête...
Notes
[1] Oui, je sais, il manque les accents, mais je sais pas comment les mettre avec ce clavier...
[2] Par respect pour mes voisins, passé minuit, j'essaie généralement de contenir ce genre de pulsions.
[3] Une sacrée percussionniste à elle toute seule ! Je crois qu'elle m'a fait réaliser à quel point j'aime le flamenco !
[4] Un cajon est une percussion qui ressemble à une caisse en bois sur laquelle s'assied le percussionniste pour jouer.
Commentaires
Ah oui...On a décidé ça vraiment en fin de journée. Sinon, moi, je suis rentrée avec mon APN Le hic est qu'il est rikiki et donc il ne va pas bien loin ! J'ai enregistré quelques sons aussi... J'essaie de faire un résumé aujourd'hui. Et pour te rassurez, je ne suis pas sûre non plus que je t'aurai reconnu :-p
Effectivement, j'ai vu plein de gens à l'intérieur avec des petits compacts, mais avec mon réflex, ça serait pas passé. Les seuls avec un réflex portaient un joli badge "Presse/Photographe/All access" et j'ai vu les vigiles tendre le cou pour vérifier les badges quand un porteur de gros appareil photo passait près d'eux. Faudra qu'on m'explique quand même le bien-fondé de ce genre d'interdictions...
Tout le monde aura corrigé cette affreuse faute..."Et pour te rassurer".. (shame on me)
On va dire que personne ne l'avait vu... 8-/
j'ai eu la même chose lors du festival jazz à Montauban, j'étais moi aussi dégoutée. Pas de photo, juste des souvenirs. J'aime aussi les cajones, le Petit Orchestre de Poche du Chapelier Fou, (si si ça existe, POPCF pour ceux qui aiment (nous par exemple)) a un musicien qui te gratte sa cajone avec amour ... et même ma voisine de 13 ans m'a dit, t'as vu on dirait qu'il aime sa boite
Moi, j'aime bien tout ce qui est percus, et là, dans ce style de musique, y'a ce qui faut (congas, bongos, cajones, djembés, tablas, cloches, tambourins, guiros, cabassas... on se croirait dans les rayons de la Baguetterie !).
Ce qui est bête avec leur interdiction pour les photos, c'est que finalement, je crois que la prochaine fois, je ne vais même pas prendre de pass pour entrer sur le site du festival : je vais me contenter du muret sur le Cours Dillon où on a une bonne vue plongeante sur la scène et où personne ne m'empêchera de photographier les artistes...