3077m. Le but est atteint. 7h de montée, par la face Est. Petit lac C'est long, je sais, on a pris le temps, mais au moins, on n'est pas fatigués. Et quelle vue !

Bon, il a d'abord fallu passer le cap des 2500m, pour enfin sortir de la brume obstinée qui s'attarde dans la vallée auzatoise. Puis remonter la cheminée d'éboulis. Une petite larme au coin de l'oeil, le paysage est magnifique. L'ascension du plus haut sommet ariégeois se termine par un vaste dôme caillouteux, interminable, où les abris de pierres sont d'une utilité indiscutable pour savourer le saucisson à l'abri des rafales du vent d'altitude. Pas moyen de voir la Pique d'Endron, qui ne veut pas sortir des stratocumulus. Une petite souris traverse rapidement entre les cailloux. C'est à se demander comment elle est arrivée là ?

Après un bivouac bien mérité, direction la frontière. Personne pour vérifier les passeports à 2900m d'altitude. Juste un cairn pour marquer symboliquement la limite du territoire français. De toutes façons, on n'avait rien à déclarer à la douane.

Commence alors l'ascension de la Pique d'Estats. Verdure Sa forme anguleuse et la couleur grise du schiste le différencie vraiment des teintes rouge-orange du Moncalm, avec sa large silouhette arrondie en granite ferrugineux. 3143m : une croix métallique marque le sommet.

Alors que la ouate remplit les vallées françaises de manière uniforme, le versant espagnol profite d'un ciel totalement dégagé. Mais le paysage est tout aussi désertique et le vent tout aussi violent que du côté français.

Il ne reste plus maintenant que le Pic Verdaguer pour terminer la série. 3125m. Objectif atteint. Début de la redescente, mais par la face ouest cette fois-ci. Le slalom dans les éboulis n'est pas des plus agréables, mais le paysage vaut toujours le coup, même si aucun brin d'herbe n'a eu le courage de pousser à cette altitude : les étangs d'Estats et du Montcalm sont magnifiques, ainsi que celui, plus petit mais inconnu sur la carte, qui retient encore quelques blocs de neige, Verdure en souvenir de l'hiver dernier.

La verdure commence enfin à réapparaître un peu plus bas, et les nuages aussi. Sous 2500m, la vue est de nouveau encombrée. Impossible de voir l'étang du Pinet, même en passant à quelques mètres. Le refuge n'est pas plus visible tant qu'on ne l'a pas atteint. Il faudra attendre de passer sous les 2000m pour voir un peu plus loin que ses pieds, mais l'épais plafond nuageux coupe tout espoir de voir le soleil éclairer la vallée.

Après 13h de marche, nous revoilà sur le parking, prêts à rentrer. Finalement, je m'attendais à plus dur... Maintenant, il va falloir que j'achète le champagne pour fêter mes premiers 3000m...

Pour les photos, vous pouvez les conulter sur Ringo.