Arrivé le premier sur les lieux, je me dois de choisir ma place de manière stratégique. Sur une table de douze personnes toute en longueur, j'opte pour une place au milieu. D'une part, ça me permettra de suivre plus facilement ce qui se passe de chaque côté, et de l'autre, ça facilitera les choses pour tout le monde : ces places au milieu de la banquette deviennent inaccessible dès que des gens s'asseyent de chaque côté. Le Bijou La logique m'impose donc de me mettre au milieu, là où je serai coincé dès l'arrivée des suivants.

Le timide Aleske est le premier à me rejoindre. Enfin timide... Disons les premières minutes, parce qu'il a eu l'air de se sentir rapidement comme chez lui pour son premier Toulouse Carnet. Honey est ensuite arrivée, et a ramené avec elle Lo grelh et DaScritch qui s'étaient cachés dans un autre coin du Bijou, et ne nous avaient pas vus. Je suppose qu'ils n'avaient pas non plus osé demander la table réservée pour nous...

Samantdi est alors arrivée, suivie de près par Enn' et Mido. Nous voilà déjà à huit. Commencent alors la revue, de mémoire, de ceux qui ont annoncé qu'ils seraient là sur le blog officiel. Tarval' devait être des nôtres, ce qui décide Lo grelh et Sam' à tenter de l'appeler pour vérifier. Intention louable qui leur a cependant appris qu'il préfèrerait avoir les mains libres pour faire son créneau plutôt que de répondre au téléphone...

Avec l'arrivée de Nuits de Chine, le compte est monté à dix, et nous avons commandé. Se sont alors dépêchés d'arriver Pierre, lui aussi nouveau, et Myrtille, démontrant que le début du repas contribue toujours à hâter l'arrivée des retardataires... Une sorte de sixième sens, je suppose...

Enn' fait ensuite l'appel et note la liste des présents : désormais au complet, et par un heureux hasard (ou une pure coïncidence), au nombre de douze (comme prévu dans la réservation), les conversations prennent de l'ampleur. Tandis que Nuits de Chine nous conte sa dernière intervention dans un élevage de virus soviétiques, Enn' se souvient avec douleur de ses années difficiles. Enfin surtout celle de ses dix ans. Et Samantdi sourit en entendant le point de vue d'un Québécois sur l'actualité de notre beau pays.

Et quel sourire ! J'étais tellement bien placé face à elle qu'il m'a hypnotisé et donné envie de sortir l'appareil toute la soirée pour lui tirer le portrait. Mais je sais que certaines personnes ont l'épiderme sensible (je ne pense à personne en particulier... juste une remarque générale), et pour ne déranger personne, je me suis contenté de le laisser dans sa sacoche. En même temps, un réflex, ce n'est pas ce qu'il y a de plus discret pour saisir l'alchimie du moment sans se faire remarquer...

Quoi qu'il soit, je reconnais que je suis resté sous le charme toute la soirée. Entre son regard complice et son sourire chaleureux, elle a ce petit je-ne-sais-quoi qui vous met tout de suite à l'aise, et on discute rapidement avec elle comme avec une amie de longue date. Je suis prêt à parier qu'elle a dans sa classe un taux de redoublement anormalement élevé, simplement parce que ses élèves se refusent à la quitter.

Alors que la soirée continue d'avancer doucement, les sujets se diversifient. Et en la matière, les blogueurs ont de la ressource. Ici, on parle de l'effet dévastateur pour l'économie locale de l'implantation des enseignes de la grande distribution au Brésil. Là, on débat sur le prochain festival de la BD d'Angoulème. On parle linguistique, on parle politique. L'apathie d'un présidentiable, les bourdes d'une autre, la régularité des résultats d'une candidate immuable...

- Mais Arlette, elle a su garder son capital... lance Samantdi.
- Arlette ? Un capital ? Tu n'y penses pas ! corrige Tarval'.
- En même temps, Arlette, ce n'est pas la présidence qu'elle vise, mais plutôt le Guinness ! me suis-je permis d'ajouter.

Devant tant de mots d'esprits qui méritaient de passer à la postérité, Tarval' s'affère à prendre des notes sur son PDA. Je comprends mieux comment il a pu retenir tous les sujets abordés dans la soirée la dernière fois. En tout cas, ma place stratégique se révèle décisive : en tendant l'oreille, j'arrive à avoir suivre alternativement ce qui se passe de chaque côté. Enn', Tarval' puis Honey, un peu plus excentrés que moi, devront faire le déplacement pour participer aux débats lointains de l'autre bout de la table.

La fin du dessert laisse alors entrevoir un nouveau temps fort de la soirée : l'arrivée de l'addition. Et dans un remake assez fidèle d'un sketche connu, nous essayons de rassembler le montant qu'affiche le ticket. Après de savants calculs, le total est atteint, ou plutôt dépassé, mais la flegme et l'heure avancée nous empêchent de chercher à viser juste. Quelques-uns des blogueurs prennent alors congé, et nous sommes restés en effectif réduit pour poursuivre les discussions un peu plus tard dans la nuit. Jusqu'à lever le camp le lendemain (techniquement parlant, la date avait changé, mais pas depuis longtemps...).

Voilà donc une autre bien bonne soirée passée en compagnie de quelques blogueurs toulousains. Et qui me fait attendre la prochaine avec impatience... Vive les Toulouse Carnet !