En posant cette question, j'espérais avoir votre avis sur le sujet, mais les réponses ont finalement été plutôt à côté de la plaque (à part peut-être pour Nuits de Chine). Enfin de mon point de vue. J'imagine que j'étais pas assez clair. Je ne vous demandais pas si j'ai le droit de vous parler de ma foi ou pas. Ca, c'est un fait, je vais pas me gêner. Après tout, je suis chez moi, je fais ce que je veux. ;-) La question, c'était surtout : qu'est-ce qui vous dérange (ou pas) dans ce que je raconte à ce sujet (donc sur le contenu, pas sur la forme). Mais bon, passons.

En fait, le truc, c'est que lorsque je cherche à partager avec quelqu'un ce en quoi je crois, que ce soit avec un chrétien (au sens large du terme) ou pas, il y a très souvent quelques points qui dérangent. Comme je l'avais déjà souligné dans ma réponse à Jean, le côté humaniste de la foi passe d'habitude assez bien avec tout le monde. C'est ce qui fait qu'en général, les gens se font une image assez favorable de ce qu'est (ou devrait être, dans leur conception) le christianisme aujourd'hui. Mais ça coince un peu plus dès qu'on aborde le côté spirituel.

Lorsqu'on demande aux gens de croire en un Dieu Tout-Puissant, là, on a déjà un peu moins de consensus. A la rigueur, si ce Dieu-là reste dans son coin, sans se mêler des affaires de qui que ce soit, ça peut encore passer. Ou on veut bien le laisser intervenir si c'est pour accorder des bénédictions, exaucer des souhaits, mais basta. Là où ça dérange vraiment, c'est quand on commence à parler de péché. L'idée d'avoir des comptes à rendre à ce Dieu, ça, ça passe mal.

Alors je pourrais choisir de vous parler d'un Dieu qui bénit. Je pourrais vous dire que Dieu veut vous guérir ou pourvoir à vos besoins. Et ça serait vrai. J'ai suffisamment entendu de témoignages de miracles en tous genres pour savoir que Dieu est capable de le faire. Des malades guéris, des femmes stériles qui tombent enceintes (et après une hystérectomie, allez leur dire que ce n'est pas un miracle...), des résurrections même. Et directement de la bouche des personnes concernées, pas par quelqu'un qui l'a entendu raconter par un ami qui le tenait de son cousin qui l'avait appris par son beau-frère... Mais ce n'est pas ce que j'ai envie de dire.

Je pourrais vous parler d'un Dieu qui console. Je pourrais vous dire que son désir, c'est de vous donner la joie et la paix, de faire disparaître toutes vos peurs. Et ça serait vrai. C'est lui-même qui a dit : "Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos" (Matthieu 11:28), et je suis convaincu qu'il est prêt à tenir ses promesses. Pourtant, ce n'est pas là-dessus que je veux m'attarder non plus.

Je pourrais vous dire que Dieu veut restaurer les couples brisés. Son amour est suffisamment puissant pour réparer les ravages de l'adultère, pour ramener la communication là où l'incompréhension s'est installée, pour faire renaître l'amour et la confiance là où les affrontements se sont multipliés. Et ça serait vrai. C'est Dieu qui a instauré le mariage et il a toujours une bien meilleure solution en tête que le divorce. Mais je n'en dirais pourtant pas plus sur ce sujet.

Je pourrais vous dire que Dieu veut vous libérer de tout ce qui peut être un lien pour vous. L'alcool, la cigarette, la pornographie, la drogue... Et ça serait vrai. On ne compte plus les personnes qui ont été délivrées de toutes ces choses du jour au lendemain, par la grâce de Dieu. Des fumeurs dégoûtés du tabac et de la fumée comme par miracle, des junkies qui tirent instantanément un trait sur la coke après des années d'esclavage et de dépendance... Mais ce n'est pas non plus là-dessus que je veux insister.

Non, ce que je veux rappeler à tous ceux qui lisent ce blog, chrétiens ou non, ce sont ces paroles de l'Ecclésiaste :
"Crains Dieu et observe ses commandements. C’est là ce que doit faire tout homme. Car Dieu amènera toute oeuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal" (Eccl 12:13-14).

Alors on pourra me dire que je cherche à convertir les gens par la peur, en agitant les épouvantails de la condamnation éternelle et de l'enfer. Pourquoi pas ? Après tout, ça ne serait que la vérité. Mais on ne convainc pas les gens en leur faisant peur.

En fait, la véritable expérience que je voudrais que chacun fasse, c'est celle que décrit Esaïe :
"L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple (...) Alors je dis : Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Eternel des armées" (Esaïe 6:1, 5).

Dans ces versets, Esaïe a réalisé la grandeur de Dieu, sa sainteté, sa majesté. Au travers de cette vision de Dieu sur son trône, il a eu un aperçu de la gloire du Dieu saint. Et sa réaction a été immédiate : il a reconnu son péché. A côté d'un Dieu si pur, si saint, sa condition d'homme pécheur était on ne peut plus manifeste. Sa conscience l'accusait et le souvenir de toutes ses fautes était bien présent dans son esprit. Et ce qui l'a poussé à prononcer ces paroles, ce n'est pas la peur du châtiment qu'elles méritaient, mais la honte qu'il ressentait en découvrant sa véritable condition. Comme un homme rongé par les remords en repensant à la conduite malhonnête qu'il a pu avoir à l'égard d'un ami intime, honteux d'avoir pu trahir quelqu'un qui n'a pas cessé de l'aimer.

Voilà par quoi commence une véritable conversion. Celui qui vient à Dieu pour recevoir des bénédictions les obtiendra peut-être, mais qu'adviendra-t-il de son âme ? Celui qui s'approche de l'Eternel en demandant son aide trouvera peut-être grâce à ses yeux, mais où passera-t-il l'éternité s'il refuse de reconnaître et d'abandonner son péché ? Rien n'est plus important que de faire la paix avec Dieu, et un seul chemin existe pour cela : "Je suis le chemin, la vérité, et la vie" a dit Jésus, et "nul ne vient au Père que par moi" (Jean 14:6).

Certains me répondront que Dieu est bon, qu'il est amour, qu'il pardonne... Soit. La bonté et l'amour de Dieu ne font aucun doute. C'est la raison même pour laquelle Christ a donné sa vie. C'est pour cela qu'il est mort sur une croix, il y a 2000 ans : "Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous" (Romains 5:8). Le salut est là, le pardon est possible. Mais c'est à chacun de l'accepter. Dieu ne force personne.

Alors, "aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos coeurs" (Hébreux 3:15). Reconnaissez votre péché, demandez-lui pardon et acceptez sa grâce. N'attendez pas qu'il soit trop tard.