Reader's Digest
Par Spica le Jeudi 16 août 2007, 01:22 - Entre nous - Lien permanent
La première fois où j'en ai entendu parler, c'était au collège. Chaque semaine (ou était-ce chaque 15 jours ? mince, je commence à perdre la mémoire), en cours de français, il fallait présenter à la classe un livre que l'on avait lu (oui, ça devait être au moins 15 jours... un nouveau livre toutes les semaines, ça fait court pour des élèves au collège). Un des camarades de classe avait choisi celui-là, ou du moins cette série, et sur plusieurs session, nous a fait un résumé de l'univers délirant de Douglas Adams (ou alors, on passait pas tous à chaque fois, donc finalement, ça laissait plus d'une semaine pour lire un nouveau bouquin ?). J'y ai appris l'importance de toujours savoir où est sa serviette lorsqu'on traverse l'univers, ainsi que quelques autres babioles que je n'ai pas encore retrouvé au fil de ma lecture (tiens, d'ailleurs, on passait peut-être qu'une fois par mois, en fait...). C'est aussi à cette occasion que j'ai entendu pour la première fois La réponse à la grande Question de la Vie, de l'Univers et de tout le reste.
Bref, au fil des résumés, j'en ai surtout retenu qu'il faudrait que j'y jette un coup d'oeil un jour. Mais mes yeux ont préféré éviter de s'y cogner pendant les années qui ont suivi. Jusqu'à ce qu'un beau jour de printemps (ou était-ce l'hiver ? mince, certains détails deviennent flous), en allant au cinéma, je vois cette affiche : H2G2, le film à côté duquel "Armageddon" fait documentaire. Et tous ces souvenirs enfouis sous des années de lycée et de grande école sont remontés à la surface, contribuant à la formation d'un vague mais néanmoins précis sentiment que je vais expliquer dans quelques secondes (non, je crois que c'était bien le printemps). L'arrivée de la bande-annonce, un des meilleurs teasers que j'ai vus, pour ne pas dire LE meilleur, a contribué à amplifier ce sentiment (en tous cas, c'était bien avant l'été, puisque ça me laissait quelques mois pour me préparer) : il était impératif de voir ce film (d'ailleurs, c'était exactement la conclusion de la bande-annonce : quelques mois pour prendre ses dispositions).
Lorsque le fatidique mois d'août est arrivé (ou était-ce juillet ?), j'y suis allé (non, c'était bien août). Et dès les premières minutes, j'ai retrouvé cet univers irréel dont j'avais entendu parler au collège (d'ailleurs, c'est bien la date qu'ils annoncent à la fin du teaser). Un film plein de grands questionnements philosophiques, de découvertes scientifiques extraordinaires, de voyages aux confins de l'espace connu, de gags, de rebondissements incroyables, d'espoir, d'amour, de paix, de dauphins et petits hommes verts (ah mais j'avais un peu attendu avant d'aller le voir... peut-être même que ça n'était qu'en septembre ?).
Il paraît que beaucoup ont été déçus. Ca n'était pas leur style. Trop tordu. Trop psychédélique. Pas assez fidèle au bouquin. Chacun sa raison après tout. Chacun ses goûts, on discute pas. Mais moi, j'ai quand même bien aimé, et je me suis dit qu'il faudrait que j'achète le DVD (tiens, d'ailleurs, je l'ai pas encore fait, va falloir y penser). C'est le genre de distinction que je n'accorde qu'aux films que j'aime revoir un bon nombre de fois, toujours avec autant de plaisir (bon, c'est vrai qu'avec le DivX qui traîne au fond d'un disque dur, je suis moins pressé, c'est pour ça). Même si la magie du suspens a disparu, l'histoire, la jolie actrice, le ton léger et l'absurde absolu suffisent à entretenir l'intérêt (bon, en même temps, les DivX, c'est paaaaaaaaaaas bieeeeeeeeeen, faudrait que je l'achète ce DVD depuis le temps).
Quoiqu'il en soit, j'ai fini par me rendre à l'évidence : il était temps de lire l'original. Un retour aux sources, une épopée fantastique dans les entrailles du livre référence des geeks. Si si, c'est ce qu'on m'a dit. Pas que je sois vraiment un geek (à peine plus de 50% au geek test, je crois me souvenir), mais juste pour le fun (d'ailleurs, maintenant que j'y pense, le test y faisait référence, mais pas explicitement). En plus, ces derniers temps, c'est une collègue qui s'y connaît en geeks qui avait tendance à en reparler régulièrement (une private joke de geeks, quoi). Elle y a même vu des allusions dans Ocean's thirteen (par contre, le fameux camarade de classe est devenu un geek depuis, comme quoi il était précoce). Enfin c'est son copain qui a vu l'allusion en question. C'est lui le geek en fait, et il a noté les chiffres tapés sur le digicode par le méchant quand il descend au sous-sol...
Bref je m'égare. Ce qui m'a aussi poussé à franchir le pas, c'est de voir que Franck avait décidé de profiter des vacances pour se faire l'intégrale. Tiens, c'est vrai que je sais pas quoi faire de mes vacances, ça m'occupera. Bref, ça fait déjà cinq ou six paragraphes que je digresse sans vraiment aborder le coeur du sujet.
Donc comme je l'ai déjà dit, j'ai avalé vite fait le premier volume, The Hitchhiker's Guide to the Galaxy. C'est vrai que le film avait déjà révélé l'essentiel de l'intrigue, mais j'ai aussi constaté que le réalisateur avait pris un certain nombre de libertés avec le scénario d'origine. Outre les quelques réarrangements dans la chronologie (par exemple, l'introduction du film est en fait le chapitre 23 du livre) et le fait que le film ne couvre que le premier tome, il contient quelques morceaux des suivants dispersés ici où là, réarrangés à la nouvelle sauce, pour un résultat somme toute très correct à mon goût. Mais bon, je m'égare une fois encore puisque je voulais parler du livre en fait, et pas du film.
Donc, puisqu'on parle du livre de chevet des geeks, personne ne s'étonnera d'y découvrir le véritable Babel fish, traducteur universel bien plus performant que son homonyme webesque, ou de trouver un personnage nommé Trillian. Mais ce qui pourrait étonner un peu plus, c'est que le livre remonte quand même à la fin des années 70, début des années 80. Bien avant le véritable essor d'Internet. Ce qui pousse à conclure que c'est le livre qui a fait des geeks ce qu'ils sont, et non pas le contraire. Et voilà comment sans le vouloir, Douglas a inventé quelques grands noms du web à son insu. Est-ce qu'il a touché des royalties pour tout ça ?
Bon, je me suis à nouveau éloigné du sujet. Ou peut-être pas, finalement. Tout ça pour dire que même si le film n'a pas été totalement fidèle au livre, ce n'est pas vraiment une mauvaise chose : ça permet de préserver un minimum de suspens pour ceux qui veulent lire le livre plus tard. Et en attaquant le deuxième tome dans le train, The Restaurant at the End of the Universe, j'ai logiquement retrouvé un suspens entier, ce qui redonné un peu de piment à l'histoire. Mais je me demande si ce qui fait que j'accroche autant, ça ne serait pas tout simplement le fait que ce livre traite toutes les grandes questions philosophiques qui ont pu me traverser l'esprit. Et avec un mélange de sérieux et de délire qui correspond tout à fait à ce qui se passe dans ma tête lorsque je réfléchis à ces grandes interrogations métaphysiques.
Au cours du troisième volume, Life, the Universe and Everything, mon élan s'est un peu essoufflé. Mais un peu seulement, parce que finalement, tout est si bien intriqué, que l'on est tout le temps à l'affût du moindre détail. Ou plutôt, on se demande continuellement quel détail va finir par ressortir avec plus d'importance et où. Parfois, on voit les fils se tisser, on sent le revirement de situation arriver gros comme une maison, on voit qu'on ne s'est pas trompé, mais deux pages plus loin, un autre arrive, complètement hallucinant, que l'on avait pas calculé puisqu'on se concentrait un peu trop sur le premier. Mais j'ai quand même du mal à croire que tout ça ne soit dû qu'au hasard, comme le prétend Douglas dans la préface. Préface qui soit dit en passant est tout à fait dans le ton du livre.
En attaquant le quatrième tome, So Long, and Thanks for All the Fish, l'histoire prend a nouveau une direction bizarre, pour tenir le public en haleine, ce qui a donné un nouveau souffle à ma lecture. Avec un ton toujours aussi comique, les choses deviennent en même temps plus réalistes. Enfin d'une certaine façon. Disons qu'on a pendant quelques secondes un peu plus de facilité à s'identifier aux personnages. Mais pas longtemps je crois. Enfin il faut que je vérifie, parce que c'est là que j'en suis resté. Mais je me régalais tellement que j'ai soudainement eu une folle envie de partager ça avec vous. Eh oui, en fait, j'en suis à mon onzième paragraphe simplement pour dire que je kiffe trop me régale. Donc voilà, j'y retourne. Il me reste encore ce tome à terminer, plus le suivant, Mostly Harmless, et une petite nouvelle additionnelle, Young Zaphod Plays It Safe
Ah oui, des fois que vous vous interrogiez, la Réponse Ultime à la grande Question de la Vie, de l'Univers et de tout le reste, c'est 42.
Commentaires
diiiiiissss si je te pose à toi "pourquoi 42, allez raconte" tu vas aussi me répondre "je peux pas t'expliquer, lit le livre" ?
car je n'ai toujours pas l'intention de le lire ce pavé, mais j'aimerai savoir pourquoi 42.
Le problème, c'est que l'ordinateur superpuissant chargé de calculer la Question Ultime (qui n'est rien d'autre que la Terre) a été détruit 5 minutes avant la fin du programme. Mais si tu veux en savoir plus sans lire les livres, jette un coup d'oeil ici.