Il paraît que c'est dans les moments difficiles qu'on reconnaît ses vrais amis. Donc c'est le moment pour ceux qui lisent ce blog et qui ont mon numéro de m'envoyer un SMS avec leur nom. Parce que jusqu'à présent, j'avais jamais mis les pieds dans un commissariat pour déposer une plainte, mais depuis ce week-end, c'est chose faite : vol aggravé (en réunion avec violence).

Ca s'est passé vendredi soir. J'avais pas pu aller au Toulouse Carnet, parce que j'avais un repas de fin d'année organisé par le CE de ma boîte. Vers minuit, le dessert passé, j'ai préféré rentrer, vu que je sais jamais quelle est l'heure du dernier métro et que je voulais pas me faire avoir comme quinze jours avant.

Je quitte donc le resto d'un pas alerte, seul et pressé de rentrer. Et au bout de 50m, en gars arrive en face de moi. Il avait l'air louche, mais bon, on part pas en courant à chaque fois qu'on voit quelqu'un de louche. J'en croise des dizaines dans la rue tous les jours. Sauf que là, au moment où on se croise, au lieu de continuer son chemin tranquillement, il m'attrape par les épaules, et je sens que ça dérape.

Enfin, vu son état, et le fait qu'il me dise ne pas aller bien, je sais pas trop si je suis en train de me faire agresser ou si c'est juste un ivrogne qui a besoin d'aide... Mais vu qu'il s'attaque rapidement à ma sacoche et que son collègue le rejoint, le doute n'est plus permis.

Et les voilà à fouiller ma sacoche, mon portefeuille, mes poches et à m'entraîner de force dans une petite ruelle sombre un peu plus à l'abri des regards. Ils se disputent, me menacent, ont du mal à passer en revue le contenu de la sacoche (ne jamais picoler avant d'agresser un type dans la rue, ça rend moins efficace), et ils commencent à bien me gonfler. Au bout d'un moment, le premier me dit qu'on va aller à un distributeur pour retirer 50€...

Son collègue passe devant, il suit et me pousse en tenant mon blouson. Ils m'ont rendu ma sacoche et mes clés, mais ils ont mon portable [1], ma carte bleue, le peu de liquide que contenait mon porte-feuille, mes tickets restos et mon ticket de métro. Et mes lunettes. Oui, de vue. Moi non plus, j'ai pas vu l'intérêt. Non, pas parce que j'avais plus les lunettes, simplement que je ne savais pas ce qu'ils allaient pouvoir en faire.

Au bout de quelques pas, sans prévenir, je me suis retourné pour déguerpir. Comme je m'en doutais, la main du type glisse et il arrive pas à me retenir. Vu son état, je le vois mal me courir après alors qu'il tient à peine debout. Par contre, dans ces moments, on est un peu sur les nerfs, et le corps réagit pas toujours comme on veut. Bref je m'étale au bout de quelques pas. Bravo... Je me relève, et j'entends des passants qui me demandent si ça va. Mouais, j'ai pas vraiment envie de prendre le temps de répondre, et je repars. Pour retomber quelques mètres plus loin. C'est pas possible, je tiens pas debout ou quoi ? Enfin, la troisième fois, c'est bon, j'arrive enfin à courir correctement.

Bilan de la soirée : j'ai réussi à rentrer même si c'était pas gagné (comment on fait pour prendre le métro quand on vient de se faire braquer son ticket Tisséo, son argent liquide et sa carte bleue, à minuit passé ?), parce qu'un policier dans la station a bien voulu me laisser prendre le métro sans ticket. Et me voilà à presque une heure du matin, à débarquer chez ma soeur pour faire toutes les oppositions de rigueur.

Pour passer ensuite mon samedi à aller de la banque à la boutique Bouygues, puis au commissariat. Pour les courses de Noël, on verra une autre fois. Il me reste encore à prendre rendez-vous avec un certain service à l'hôtel de Police pour passer en revue des dizaines ou plus de photos... Peut-être que j'en profiterai pour leur demander conseil : j'achète un tazer ou une bombe lacrymo ?

Notes

[1] C'est pour ça que j'attends vos SMS : a plus répertoire... Enfin une partie en tous cas.