Dans l'épisode précédent, j'en suis donc resté au moment où le premier trigger m'a lâché, au bout de seulement trois jours. En soit, j'avoue que ça n'était pas une très bonne nouvelle. Surtout en plein milieu de tous les petits tracas qui me tombaient dessus...

Seulement face à de problème, il a fallu réagir. Tout d'abord en écrivant au service après-vente de Thomann depuis le site, mais sans qu'ils ne donnent signe de vie. Ensuite, en me renseignant un peu plus sur internet à propos de tous ceux qui fabriquaient leur batterie électronique de toutes pièces. Après avoir repéré un magasin d'électronique (qui s'est avéré fermé pour quelques temps), j'ai fini dans un autre et ai acheté quelques transducteurs piezoélectriques.

En gros, c'est une pastille toute fine de près de 3cm de diamètre, qui est l'élément central du trigger, pour ne pas dire le seul utile. J'ai alors sorti le fer à souder et réalisé quelques tests qui m'ont amené à une conclusion évidente : les 120€ que m'avaient coûtés le pack de triggers étaient un peu exagérés vu que j'étais capable de me bricoler quelque chose d'aussi bon pour moins d'1€ l'unité... Il faut dire que le concept n'est pas très compliqué : une pièce métallique qui se fixe sur une des vis du cerclage du fût, sur laquelle est collé un bout de mousse qui plaque un capteur piezo sur la peau et une jack est connectée au tout pour le branchement...

Bref, j'ai relancé le service après-vente de Thomann deux ou trois fois par mail dans la semaine, pour finir par passer un coup de fil, et j'ai réussi à les joindre au bout de quelques essais. On m'a alors demandé de renvoyer tout le pack par la poste et de préciser si je voulais un remplacement, un avoir ou un remboursement. On est vendredi soir. J'ai donc (au moins) tout le week-end pour me décider^[1]...

J'ai donc fait un passage chez mon sponsor officiel, à savoir le Castorama du coin et un autre au magasin d'électronique pour réunir le matériel dont j'avais besoin :

• des petites équerres métalliques pour réparer les chaises,
• des patins en feutre pour pieds de chaises,
• quelques jacks femelles en plus des pastilles piézo déjà en poche,
• un pistolet à colle chaude (un petit accessoire qui manquait à mon attirail).

Et me voilà paré. Au menu : soudure, pliage, collage...

Je commence par plier une des branches des équerres métalliques pour obtenir le bâti qui tiendra le capteur en place (pour ça, j'ai passé un coup disque avec la Dremel histoire de marquer l'endroit que je voulais plier, et j'ai fini le pliage au marteau). Essai sur le cercle d'un tom : c'est parfait. Ca tient en place exactement comme les capteurs commerciaux. Ensuite, pour faire quelque chose de super réglable, j'ai collé un écrou sous l'équerre, et vissé un boulon dedans : le but est de permettre d'ajuster la pression du capteur sur la peau d'un simple coup de tournevis. C'est pas parce qu'on fait du bricolage qu'il faut que le résultat soit moins bon que sur les articles du commerce !

Reste ensuite à monter le capteur. Pour ça, j'ai simplement soudé deux fils sur la pastille piézo, puis les ai fait passer dans un des trous du bâti, histoire que ça ne se balade pas trop, et enfin soudé la prise jack à l'autre bout. Pas besoin de plus au niveau électronique.

Pour terminer, j'ai mis la pastille entre deux tampons de feutre de même diamètre, histoire de la protéger un peu. Le tampon du haut était un patin à clouer, dont j'ai enlevé le clou d'un coup de marteau. A la perceuse, j'ai fait une ébauche de trou du diamètre du boulon, pour que le sandwich reste en place une fois monté. Au final, ça donne ça :

Au niveau de la grosse caisse, le design est légèrement différent, mais reste quand même relativement proche. Les différences principales sont que le tampon en feutre entre le capteur et la peau est remplacé par un bout de bâton de colle (celle qu'on applique au pistolet à colle chaude qui se présente sous forme de bâtons genre silicone à froid) et que je n'ai pas mis de vis pour régler la pression.

Bref, à devoir renvoyer le tout, ça m'a poussé à vérifier si j'en avais vraiment besoin. Et la réponse étant non, je vais demander un remboursement intégral. Au final, mon pack personnel de cinq triggers m'aura coûté à peu près 10€, soit environ 2€ chacun, ce qui est tout de même 12 fois moins que ce que les vend DDrum. Alors c'est vrai que les miens sont un tout petit peu moins jolis, mais au moins, ils sont réglables ! :-p

Allez, la prochaine fois, on bricolera les cymbales...