Qui suis-je ? D'où viens-je ? Où vais-je ? Est-ce qu'il reste des pâtes dans le placard ? J'imagine qu'on a tous nos moments de questionnements métaphysiques. Ca doit être humain d'en arriver régulièrement à se demander si la vie a un sens, si ce que l'on fait sert à quelque chose, si les épreuves que l'on traverse ont une signification ou une utilité cachées. Après tout, je doute que les vaches du champ voisin se triturent les méninges de la même façon.

Mais le problème avec toutes ces questions philosophiques, c'est qu'elles ne semblent pas avoir de réponses définitives. Les meilleurs raisonnements et les hypothèses les plus sophistiquées ne m'apportent pas de démonstration plus concrète que les rédactions en trois points argumentées de mes années lycées. Le pour, le contre, la synthèse... et le résultat n'est pas plus probant que les postulats de départs.

Ma raison lutte avec mon imagination. Mes convictions affrontent ma logique. Mon esprit a toutes les peines du monde à concevoir qu'un Dieu Tout-Puissant puisse exister et être au-dessus de tout ça. Je n'arrive pas à cerner l'idée qu'un être supérieur assiste à l'histoire de notre monde et peut intervenir miraculeusement dans ce chaos ambiant selon son bon plaisir, bouleversant l'ordre des choses et transgressant même les lois de la nature par la seule force de sa volonté, quand nous, pauvres humains, restons désespérément prisonniers des règles de la physique et du temps.

C'est quelque chose qui me dépasse totalement. Tout mon bon sens s'évertue à me convaincre que rien de tout cela n'est rationnel ni sensé. Et pourtant, lorsque je me résous parfois à suivre mes pensées sur ce chemin-là, quelque chose d'autre me frappe : c'est l'impossibilité totale de concevoir le monde autrement. Non pas que mes convictions soient ancrées trop profondément en moi pour que j'accepte d'y renoncer, même si je dois avouer en toute honnêteté que c'est bien possible, mais simplement parce que le fait de faire disparaître Dieu du schéma n'apporte pas un once de satisfaction à mon bon sens torturé.

Rien dans ce monde ne permet d'expliquer son existence. Aucune argumentation n'a la moindre chance de me persuader que tout ce que je vois, ce que j'entends, et tout ce qui m'entoure s'est fait tout seul. Comment imaginer que quelque chose comme la vie puisse apparaître spontanément sur cette planète sans ce petit coup de pouce providentiel ? Comment croire qu'une telle diversité biologique ait pu se développer simplement par le fruit du hasard et sans la moindre intervention divine alors que tout ce que l'on observe aujourd'hui nous montre le contraire ?

Alors c'est vrai, le choix de la foi me semble appartenir au domaine de la folie. Faire le pari de l'existence d'un Créateur omniscient à qui l'univers tout entier est soumis peut apparaître comme une totale aberration, et même la Bible le reconnaît ;

Là où la sagesse divine s'est manifestée, le monde n'a pas reconnu Dieu par le moyen de la sagesse. C'est pourquoi Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient, par un message qui paraît annoncer une folie.
1 Corinthiens 1:21

Mais au fond de moi, chaque fibre de mon être me crie qu'il ne peut pourtant pas en être autrement et qu'il serait dément chercher à prouver le contraire de ce qui s'impose à moi comme une évidence.

L'insensé dit en son coeur : Il n'y a point de Dieu !
Psaume 14:1