Il y a des jours comme ça où tu as envie de pousser un grand cri. Mardi soir, je me suis dit que j'allais attendre un peu pour ça, puisque j'avais un autre billet de prévu pour mercredi (quoique finalement j'en ai posté un deuxième dans la journée). Et hier je me suis retrouvé avec quelque chose d'autre à poster et j'ai de nouveau repoussé. Mais ça y est aujourd'hui, je peux y aller :

RHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

Le genre de cri qui vient du fond du coeur. Comme quand j'ai explosé ce pot de Nutella encore plein sur le carrelage la semaine dernière en refermant un peu trop vite la fenêtre. Mais bon, tu relativises. Après tout, c'est qu'un pot de Nutella, c'est pas bien grave, même si c'est pas la joie de nettoyer 750g de pâte visqueuse incrustée de morceaux de verre, et que ça fait râler quand même, un pot ouvert la veille, dans lequel il manquait qu'une cuillère ou deux. Mais bon, tu fais avec. De toutes façons, c'est fait, c'est fait.

Et puis d'autres fois, le malheur te frappe avec tout autant de force, mais de manière plus sournoise, plus cruelle. Comme quand le héros a lutté pendant tout le film, et qu'à la fin, tu crois que ça y est, il a réussi, il s'en est sorti, et paf ! Il échoue et se suicide parce qu'il avait oublié de recharger la batterie de son téléphone et qu'il a pas pu savoir que la fille qu'il comptait épouser s'était trompé d'heure et qu'elle arriverait par le train suivant en fait, avec la valise contenant les plans et les codes secrets des armes nucléaires du méchant.

Ou comme quand dans les dernières secondes du match, un footballeur a traversé tout le terrain avec le ballon, franchi les derniers remparts de la défense adverse, et même évité le goal, et là, alors qu'il est seul devant les buts, prêt à marquer le point qui va faire gagner son équipe à quelques secondes du coup de sifflet final, il dérape et pousse la balle à deux mètres des filets.

Vieil appareil En gros, c'est le même genre de frustration que j'ai ressenti lorsque j'ai voulu monter ce vieux flash sur mon beau réflex. J'aimais bien le look avec la poignée et le cordon qui permettait de déporter l'éclairage sur le côté. Mais ça marchait pas. Alors j'ai cherché sur Internet, et j'ai fini par trouver des mises en garde comme quoi les vieux flashes pouvaient générer des tensions un peu trop élevées pour les appareils récents. Si ça se trouve, le problème vient de là.

J'essaie d'approfondir la question, et à force de chercher, chercher et chercher encore, je finis par tomber sur un petit schéma de montage qui permet d'adapter la tension. Un petit bricolage électronique avec pas trop de composants, qui n'a pas l'air si compliqué que ça. Qu'à cela ne tienne, je vais acheter les deux trois résistances, condensateurs et autres diodes, et au boulot.

Je passe mon dimanche après-midi à souder des composants sur une plaquette, sors le multimètre, et après quelques tâtonnements, j'arrive finalement au résultat escompté : la tension de quelques dizaines de volts est abaissée à moins de 5V. Victoire ! Fier de moi, je branche le flash sur l'appareil photo et... rien. Ca marche toujours pas.

Avec le temps que j'ai passé à jouer avec le fer à souder jusqu'à arriver à faire marcher mon montage, tout ça pour que l'appareil photo n'en veuille toujours pas. La seule explication qui me reste serait que les polarités soient inversées. Je pourrais faire le test, mais si c'était pas le cas, je veux pas courir le risque de fusiller l'appareil.

De dépit, je remise le flash de côté, avec en tête l'idée que je ferais un test avec l'autre flash que je dois recevoir, qui marchera forcément lui, puisqu'il est spécifique pour mon appareil. Et puis deux jours plus tard, en parcourant de nouveau la Toile, je tombe sur un indice : "la borne positive est au centre de la griffe". Plus qu'à vérifier chez moi.

Atelier soudage Aussitôt rentré à la maison, je ressors le multimètre, teste la tension aux bornes du flash : effectivement, elle est inversée. L'espoir renaît ! Tout ce que j'ai à faire, c'est inverser le branchement du connecteur, et tout devrait rentrer dans l'ordre, je vais enfin pouvoir utiliser ce flash ! Ni une ni deux, je branche le fer à souder, commence à démonter le boîtier pour la énième fois, et à sortir les circuits, quand tout à coup, une borne de l'ampoule touche je ne sais quel composant qui en profite pour lacher une petite décharge sous forme d'une jolie étincelle (je crois que c'est le petit noir en haut à droite, mais je suis pas sûr)...

Tout ceux qui ont déjà bricolé avec l'électronique savent que ça n'est jamais bon signe. Je dessoude les fils, rebranche le tout dans l'autre sens puis commute l'interrupteur du flash... Rien. Pas même le sifflement caractéristique du condensateur en train de charger. Plus moyen d'avoir un éclair.

Alors bon, j'aurais pas réussi à faire marcher le tout, soit, j'aurais été un peu déçu et je serais passé à autre chose. Mais là, de me dire que j'ai passé je ne sais combien de temps à chercher une solution sur le net puis à l'assembler pour finalement en arriver à bêtement griller un machin quelque part, juste au moment où je touchais enfin au but, ça, ça me gonfle grave.

A moins qu'il n'y ait un électronicien dans la salle pour me dire rapidement quel composant a cramé...