Les lecteurs habituels de ce blog auront remarqué que, depuis quelques mois maintenant, j'aime la photo, et je me suis un peu équipé pour ça. Après l'appareil lui-même et les objectifs, le moment est arrivé d'acheter un vrai flash, parce que la petite loupiote intégrée au boîtier, c'est bien mignon, mais ça sert pas à grand-chose.

Or lorsqu'on utilise un flash, le maître-mot, c'est "diffusion". Je répète pour que vous enregistriez bien : le maître-mot, c'est "diffusion". Ca y est, c'est noté ? Bon, au cas où, une dernière fois : le maître-mot... Ok ok, je continue.

Le problème du flash, c'est qu'il produit généralement une lumière assez directe et assez dure. L'explication est simple : une lumière ponctuelle produit des ombres très nettes, alors qu'avec une source de lumière plus large, on obtiendra des zones de pénombres plus importantes, et donc des ombres plus diffuses. Sur la figure juste en-dessous, on voit que la première source de lumière, très petite, donne une zone d'ombre nette, alors que la deuxième source, plus étalée, donne une zone d'ombre au centre entourée de pénombre moins nette de chaque côté.

Dans le cas du flash, la source de lumière est relativement petite : c'est l'ampoule. Pour adoucir cette lumière, il faut élargir cette source. C'est pour cela que les photographes utilisent des flashs-parapluies et des boîtes à lumière. Nous, on va juste utiliser un diffuseur. On en trouve toutes sortes de modèles dans le commerce, à des prix pas forcément donnés. Mais là où ça devient intéressant, c'est qu'il est très facile de se fabriquer son propre diffuseur si on sait se servir un minimum de ses doigts. Le niveau maternelle supérieure est suffisant.

Comment bricoler son diffuseur ? Deux éléments peuvent entrer en jeu : soit on réfléchit la lumière sur une surface suffisamment grande, soit on place devant le flash une surface semi-opaque qui va faire office de panneau lumineux lorsque le flash sera déclenché. On trouve sur internet toutes sortes de bricolages, tous plus ingénieux les uns que les autres. Les possibilités sont illimitées, du moment qu'on a un peu d'imagination.

En ce qui me concerne, j'utilise en macro un couvercle de pot de Nutella. Tout simplement. C'est juste le bon diamètre pour se fixer sur le flash (je rajoute juste un bracelet en caoutchouc autour du flash sur lequel tient le couvercle), et ça me permet d'avoir une source de lumière plus diffuse et un peu affaiblie en macro (à quelques centimètres du sujet, ça vaut mieux pour éviter la photo complètement blanche avec le flash à bout portant).

Bon, ok, celui-là, il est plus anecdotique qu'autre chose. Donc passons à quelque chose de plus sérieux. Voilà le top du diffuseur fait maison en terme de facilité de fabrication, de coût et de résultat, quasiment indispensable pour tirer le portrait de quelqu'un en intérieur^[1] :

• On part d'une feuille au format A4 (en gros, on n'est pas au centimètre près), en papier normal ou un peu cartonné (genre canson à dessin), ou mieux : rendez vous dans un magasin de loisirs créatifs (genre Cultura), au rayon travaux manuels pour trouver une feuille de caoutchouc-mousse avec lequel les gamins font des découpages/collages. La feuille a à peu près un millimètre d'épaisseur. Prenez-en une blanche, ça va sans dire, à moins de vouloir créer des effets de lumière.

• En prenant la feuille verticalement, on positionne deux petites marques à 5 centimètres de chaque coin en bas, et on trace jusqu'aux coins du haut.

• On découpe ensuite en deux, et voilà deux trapèzes d'une quinzaine de centimètres de haut.

Pour le plus petit des deux, il suffit de le fixer sur le flash comme ça :

J'utilise une bande de velcro pour ça. Le principe est simple : une petite partie de la lumière va être réfléchie vers l'avant par le diffuseur, en direction du sujet à photographier, et le reste va être dirigé vers le plafond, où elle va rebondir pour illuminer globalement toute la pièce vu la largeur de la surface. Un avantage : lorsqu'on prend une photo verticale, on peut basculer la tête du flash pour le garder dirigé vers le plafond.

Pour le deuxième, je me contente de garder le flash vertical sans le faire pivoter. J'ai rajouté en plus un morceau de glissière en haut (cherchez au rayon bureautique les glissières pour relier un dossier de quelques pages). Pour un look un poil plus sérieux, un coup de bombe noire sur l'extérieur, et voilà le résultat :

C'est finalement assez proche de ce qu'on trouve là, mais ça m'a coûté trois fois rien, ça a un look tout aussi pro et des résultats équivalents. Et un bout de mousse comme ça, ça craint rien. Le top, je vous dit ! Ca vaut pas le coup de s'en passer. Après, libre à chacun de varier les tailles en fonction des occasions, des endroits, de la luminosité de la pièce ou simplement selon ses goûts (moi, j'ai trois tailles différentes qui traînent dans mon sac maintenant)...

Et vous verrez que quand vous vous pointerez à un mariage avec ce truc en place, tout le monde va vous prendre pour le photographe officiel (j'ai testé pour vous...), donc respect de la part des autres, et on évite de se mettre devant vous quand vous shootez. C'est le deuxième effet kiss cool ! Mais attendez-vous à ce que les mariés vous demandent vos photos et s'attendent à des résultats irréprochables...