Suite du feuilleton commencé ici. Ensuite, c'est passé par là, ici, et puis de nouveau là :
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Pour prendre la suite, il suffit de dire "Je prends" dans les commentaires de ce billet, et de lire les règles du jeu avant de se lancer. Pour lire l'histoire dans son ensemble, rendez-vous ici.

Bonne lecture, et au suivant...

ChapeauUn coup d'oeil rapide à la pendule du bureau lui fit réaliser que le cauchemar l'avait privé de quelques heures de réflexion précieuses. Caruso devait arriver d'un moment à l'autre. Alors que Scott ramassait la photo qui lui avait glissé des mains pendant qu'il rêvait, la porte du commissariat s'ouvrit. Un rapide coup d'oeil lui permit de voir lequel de ses collègues prenait ses fonctions d'aussi bonne heure. Malheureusement pas Caruso.

Scott décida d'allumer son ordinateur, et de fouiller dans les fichiers officiels pour rassembler les éléments qu'il pourrait bien trouver sur Adrian Brénès. Rien. Le casier du bonhomme était aussi blanc que son visage sans vie, et il n'avait jamais déposé la moindre plainte, ni même été cité pour témoigner. Son nom était absolument inconnu du système. Sa deuxième recherche le laissa néanmoins perplexe : lui qui avait savouré chaque instant passé avec Luciole n'avait jamais pensé à creuser son passé. Après tout, quelles raisons aurait-il eu de le faire ? Un tort, pensa-t-il en déroulant la longue liste affichée à l'écran.

Un rapide survol des différentes affaires laissait penser que l'inspiration de la romancière trouvait sa source dans des histoires on ne peut plus réelles. Deux meurtres non-elucidés, une affaire d'enlèvement, une prise d'otage... La diversité des faits étonnait le commissaire. Pourtant, son nom lié à toutes ces affaires n'appartenait jamais à la liste des suspects. Comme si les criminels prenaient un malin plaisir à se déchaîner autour d'elle. Ou comme si d'improbables coïncidences l'avaient régulièrement amenée à se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.

Après un nouveau coup d'oeil à l'horloge, Scott attrapa son téléphone. Plus d'une heure s'était écoulée sans qu'il s'en aperçoive, absorbé par les rapports, dépositions et autres retranscriptions d'interrogatoires qui défilaient sur son écran, et Caruso n'était toujours pas arrivé. Il composa le numéro du brigadier et attendit. Quelques sonneries, puis le répondeur. Dans un soupir qui en disait long sur la pertinence du message, Scott raccrocha et poursuivit ses recherches.

Alors qu'il replongeait dans les archives de la police, la sonnerie du téléphone coupa net sa réflexion.

"Allo ?
- Commissaire ? C'est Caruso...
- Enfin ! Mais vous êtes où, bon sang ? Je vous avais demandé d'être là pour sept heures, non ?
- Je sais, commissaire, je suis désolé, je suis presque arrivé. Mais j'ai du nouveau !
- Allez-y...
- Le choriste, vous savez, celui qui était gêné lorsqu'on a descendu le cadavre ? Il semblerait qu'il ait raté un virage en rentrant chez lui cette nuit.
- Comment vous savez ça ? Il n'y a eu aucun coup de fil au commissariat, aucun accident de signalé...
- C'est normal, c'est moi qui vient de le trouver. J'étais en chemin pour vous rejoindre, et j'ai vu une voiture dans le ravin. Ca m'a fait penser au début du script de Brénès, vous savez, avec Lucie qui roule à toute vitesse en pleine nuit, étouffée par les sanglots, jusqu'à ce qu'elle parte dans le décor...
- En bref ?
- Ben, ça vient tout juste d'arriver, on dirait, parce que le capot de la voiture est encore chaud.

Scott nota l'adresse et reposa le combiné. "Ca commence bien" maugréa-t-il en attrapant son manteau. Un nouveau décès aussi tôt dans l'enquête n'augurait rien de bon. Et l'interview de la journaliste allait devoir attendre...

Lire la suite, écrite par Franck