Il y a un truc qui me fait rire en écoutant ce que les athées disent des chrétiens, parfois. C'est que j'ai l'impression qu'ils pensent qu'il faut être vachement faible pour être chrétien. On dirait qu'ils croient que la foi sert de canne, de béquille pour surmonter les épreuves de la vie en se persuadant que ce n'est qu'un mauvais moment à passer et que le meilleur reste devant. C'est peut-être vrai pour certains. Et parfois, j'aimerais que ça soit vrai pour moi aussi.

Parce que comme tout le monde, j'ai des coups de blues. J'ai des passages à vide, des moments où j'en ai marre de tout et où je préfèrerais me couper de tout et de tout le monde. Parce que c'est comme ça que je fonctionne. Quand je ne vais pas bien, je n'ai pas tendance à chercher de l'aide. Au contraire, je me recroqueville plutôt sur moi-même, je coupe les ponts. Je n'ai plus envie de voir qui que ce soit, plus envie de sortir de chez moi, ni de faire quoi que ce soit. Je m'enfonce dans mon marasme, et sans être hypocrite, je sais aussi très bien le cacher à ceux que je suis forcé de croiser.

Allez savoir pourquoi, je ne montre rien, et je continue comme si de rien était. Peut-être parce que je ne veux pas que les autres se fassent de souci pour moi. Peut-être parce que j'ai honte ou peur de me montrer faible, vulnérable. Peut-être parce que j'ai envie de pouvoir leur reprocher de ne pas suffisamment me connaître pour se rendre compte que mon sourire cache autre chose que ma bonne humeur habituelle. Ou simplement parce que je n'ai pas envie que qui ce soit ne fasse les frais de mes propres difficultés ou de ma mauvaise humeur.

Peut-être aussi que j'essaie d'éviter d'avoir à écouter ceux qui vont chercher à me réconforter avec les mêmes phrases à deux balles que j'ai déjà entendues ou prononcées moi-même des dizaines de fois et qui, je le sais bien, vont plus m'énerver ou m'enfoncer qu'autre chose. C'est tellement frustrant d'être face à une personne qui va chercher à me remonter le moral et qui au final me débite toutes sortes de lieux communs, de phrases toutes prêtes, de mots d'encouragements on ne peut plus génériques ou évidents. Frustrant parce que je finis par me demander si la personne fait ça par politesse, parce qu'elle se sent une âme de secouriste universel ou si elle est simplement sincère mais maladroite.

Bref, je ne sais pas exactement tout ce qui se cache derrière cette façon d'être. Peu importe. Le fait est là : déjà que je ne me trouve pas des plus sociables, ou du moins pas vraiment extraverti, la situation ne s'arrange pas quand le moral n'est pas au beau fixe.

Et tout ça pour dire quoi ? A part le fait que c'est un peu dans cet état-là que je suis en ce moment, je voulais simplement dire que malgré ce qu'en pensent les athées, ma foi ne me sert pas de canne quand j'en suis là. D'ailleurs, je crois que la raison pour laquelle ils pensent ça, c'est parce que quand ils ne vont pas bien, ils aimeraient croire en Dieu pour pouvoir lui reprocher ce qui ne va pas. Eh bien en ce qui me concerne, je peux vous dire que Dieu est bien le seul à qui je ne peux jamais reprocher quoi que ce soit. Le seul que j'ai à blâmer, 99% du temps, c'est moi (et parfois un peu les autres aussi, faut être honnête).

Bon, j'ai l'impression que ce post n'a ni queue ni tête. Quitte à aller nulle part, il vaut mieux que j'en reste là. J'aurais peut-être même du me contenter d'une simple phrase au lieu de cette pseudo-réflexion sans grand intérêt : j'ai le cafard, point.