Même les professions de foi des candidats ! Si si, c'est vrai, je les ai enfin reçues hier après-midi. Donc maintenant, je vais pouvoir les étudier en détail et tranquillement faire mon choix. Trop tard ? Comment ça trop tard ? Le premier tour est déjà passé ? Sans blagues ? Ah ben merci la Poste alors !

Mais reprenons les choses au début...

Pour être honnête, la perspective d'aller voter dimanche ne m'emballait pas. Parce que pour rappel, j'ai déménagé récemment, donc après le 31 décembre. Ce qui veut dire trop tard pour pouvoir être inscrit sur les listes électorales de la grande ville, et par conséquent obligé de faire un aller-retour de 90km pour déposer mon bulletin dans une urne du petit village où je n'habite plus.

Carte électorale Mais bon, en bon citoyen, je me suis résigné. Pas plus convaincu que ça par la propagande selon laquelle il faut voter absolument, et surtout voter utile, pour éviter de rejouer le même scénario qu'il y a 5 ans, mais je considérais quand même que les présidentielles, c'est suffisamment important pour que je fasse un petit effort.

Par contre, je me demandais ce que ça allait donner, puisque samedi, je n'avais toujours rien reçu concernant les élections (ni carte d'électeur, ni propositions des candidats). Il faut croire que la Poste ne fait pas suivre ces choses-là. Ou qu'elle m'en veut parce que je me suis plaint d'elle quelques fois en public. C'est donc muni d'une vieille carte d'électeur que j'ai pris l'autoroute, sous un superbe soleil de printemps, en espérant que ce petit détail ne soit pas le signe annonciateur d'autres complications.

17h, je me gare sur la place de la mairie, et je me dirige vers les bureaux de vote. Y'a pas foule à cette heure-ci, tant mieux. Ca évite les longues files d'attente (et des fois que l'histoire se complique pour moi, j'aurais pas quinze personnes en train de râler dans mon dos parce que j'avais qu'à pas déménager à cette période de l'année, etc.). Je fais donc une collection complète de bulletins, j'attrape une enveloppe et fonce dans l'isoloir pour la forme. Un papier dans l'enveloppe, les autres dans la poche (pas un bulletin qui traîne dans l'isoloir, j'ai préféré laisser l'endroit aussi propre que trouvé en entrant) et je ressors. Je tends ma vieille carte d'électeur et ma carte d'identité.

Suspens... On cherche mon nom dans la liste : il n'y est pas...

"Ah, mais il y a marqué que vous votez au bureau numéro 1, monsieur. Ici c'est le 2..."

Autant pour moi. Je suis même pas fichu de suivre correctement les flèches... Fleur Bref, je ressors, vérifie les indications à l'entrée, et pénètre dans le bon bureau. Rebelote, en sautant l'étape bulletins-isoloir, puisque l'enveloppe est déjà prête. Je présente mes cartes d'électeur et d'identité, et on cherche parmi les cartes d'électeurs qui sont revenues si la mienne s'y trouve. Et elle y est. Avec l'autocollant de la Poste mentionnant ma nouvelle adresse. Si ils ont pris la peine de coller ma nouvelle adresse sur l'enveloppe, pourquoi ils l'ont pas acheminée jusqu'au bout ? Mystère. Les voies du courrier sont impénétrables.

Bref, tout rentre dans l'ordre, j'ai ma nouvelle carte tricolore comme tout le monde, je signe le registre et glisse la petite enveloppe bleue dans la boîte. Mission accomplie. Plus qu'à rentrer, en prenant le temps de faire quelques photos dans la campagne quand même. Quitte à faire 90km un dimanche après-midi par grand beau temps, autant en profiter pour faire quelques clichés, histoire de pas avoir l'impression d'être venu pour rien...

Voilà, comme tout le monde, j'aurais pu poster un petit billet "A voté" hier, mais j'avais la flemme de le taper, alors j'ai posté autre chose. Et puis finalement ça valait la peine d'attendre pour publier cette note. Parce que sinon, ça aurait été trop tôt pour savoir que les professions de foi allaient arriver le lendemain du scrutin. Et en même temps, ça fait un peu anti-conformiste, rebelle, genre je-fais-pas-comme-tout-le-monde et tout et tout.

Ou juste fainéant...