La solitude
Par Spica le Mercredi 09 mai 2007, 18:25 - Entre nous - Lien permanent
En lisant ce billet d'Eponyme l'autre jour, je me suis reconnu dans un certain nombre de ses comparaisons. Et puis d'autres me sont venues à l'esprit, alors j'ai continué la liste de mon côté...
Pour moi, la solitude, c'est aussi regarder des photos d'il y a à peine 5 ou 6 ans en arrière, et constater que les quinze ou vingt personnes dessus se sont toutes mariées depuis. Sauf moi. Et constater que je ne vois plus ces personnes que très rarement.
La solitude, c'est de penser que la plupart des gars et des filles de ma promo continuent de se voir régulièrement, 3 ans après avoir terminé, alors que j'ai perdu le contact avec tout le monde dans le mois qui a suivi.
La solitude, c'est de se demander, en faisant défiler les numéros de mon répertoire, lesquels sont encore valides et lesquels sont dépassés depuis longtemps. Et avoir un abonnement illimité pour finalement consommer moins que le forfait de base quand c'est déjà le plus petit de la gamme.
La solitude, c'est d'écrire tout ça sur mon blog, parce que je ne sais pas à qui d'autre le raconter. Et me réjouir du moindre commentaire, comme si c'était la première fois qu'on m'adresse la parole.
Finalement, la solitude pour moi, c'est cette désagréable impression de côtoyer une multitude de gens différents sans jamais arriver à créer des liens forts et durables avec qui que ce soit.
Commentaires
je ne sais pas si j'aime cette note, à mon goût beaucoup trop amère... alors je te laisse un commentaire, comme ça tu seras au moins content de me lire... allez, j'aime pas en fait cette note ! des bises monsieur le raleur !
Désolé. J'imagine que la suite te plaira encore moins. Y'a pas d'amertume là-dedans, juste quelques réflexions qui me sont revenues après avoir lu la note d'Eponyme. Mais merci d'être passée.
Peut-etre que tu n'as tout simplement pas rencontré les bonnes personnes. Et puis, meme si ton téléphone ne sonne pas, ça ne veut pas dire que personne ne pense à toi. Tu ne vas peut-etre pas me croire, mais cette solitude-la, je la connais aussi. Un emploi du temps chargé n'exempte pas de ce sentiment d'être seul. Bises
Je ne sais que c'est un sentiment très commun. Et pourtant, dans ces moments-là, on a l'impression d'être le seul à y passer.
Thank you for coming over to my blog and for the nice comment you left about flying last night. I am glad I was able to plant the seed that caused you to realize the dream.
See what Brookville has blowing in the wind.
My pleasure. I'm coming right away...
Ne serait-ce pas ton milieu professionnel qui n'est pas fait pour toi?
Je te demande ça parce que le (petit)copain d'une amie (qui est aussi un ami, d'ailleurs :), pour en avoir discuté avec elle n'a gardé contact avec personne de la fac, finit toujours par avoir de mauvaises relations avec ses collègues (il bosse dans l'industrie, je crois). Et finalement, elle me disait que ses seuls amis (à lui) étaient les siens (initialement à elle) c'est à dire nous. Alors qu'il est extrêmement sociable, très très gentil, peut-être trop pour son environnement professionel.
Et au fil des anecdotes (on en avait parlé parce que le fait qu'il ne tisse pas de lien de lui-même inquiétait mon amie, normal, elle est psy, elle s'inquiète pour rien
on se disait que c'était surtout dû à son milieu (et les valeurs de ce milieu qui ne sont pas les mêmes que les siennes).
Dans tous les cas, tout est une question de compatibilité avec les gens que tu rencontres... Je me croyais d'un naturel solitaire, je le crois toujours mais dans une certaine mesure seulement... aurais tu envie de continuer à les voir toi, ces gens que tu as perdu de vue...?
Je ne crois pas que mon milieu professionnel ne soit pas le bon pour moi. J'y suis très bien, et je m'entends bien avec tout le monde. Mais le problème, c'est que ça va rarement au-delà des relations superficielles, ou alors ça ne dure pas longtemps...
Bonjour Spica, Eh oui, le drapeau a douze étoiles, mais ma roue rouillée n'avait pas douze boulons. Tu peux me traiter d'approximative si tu veux, je ne me vèxerai pas. D'ailleurs le drapeau n'a que douze étoiles alors que la communauté européenne comporte 25 pays maintenant, alors va comprendre. On n'est plus à ça près !
Oui, je croyais qu'elles représentaient les pays de l'UE, mais ça marchait plus passé 15 pays...
Important sujet, et qui nous tient à coeur, celui de la solitude que tu traites aujourd'hui. Sans complètement connaitre ce dont tu parles, je m'en suis parfois sentie suffisamment proche pour pouvoir comprendre.
Alors je te laisse un coucou, et une bise même si je ne te connais pas.
PS - je t'ai même fait deux messages, pour doubler ton plaisir de recevoir des messages. Oui, oui, j'ai bien pensé à toi deux fois, donc ça compte pas pour du beurre.
Rhôôô merci, je suis deux fois plus content alors !
Je ne sais pas si la solitude peut être compensée par savoir que nombreux sont ceux qui pensent à nous ou nous laissent des signes d'affection, d'amitié. Se sentir seul (e) ou ressentir la solitude n'a pour moi rien à voir avec le fait de savoir que j'existe dans la pensée des autres, que je compte pour eux, qu'ils m'apprécient, et qu'ils apprécient ce que je fais ou ce que je suis.
Tout cela n'enlève rien, strictement rien au poids difficile de la solitude. Pour moi la solitude est un sentiment lourd et pénible, qui n'a rien d'agréable, alors que parfois, je sais, d'autres diront qu'ils l'apprécient, qu'ils la recherchent, parce qu'elle peut aussi apporter des sentiments de paix et de méditation dans un mnde qui bruisse et qui va trop vite.
La solitude que je ressens dont tu parles dans ton billet, n'est pas cette solitude "retraite" paisible, mais une solitude subie et regrettée, une solitude qui fait mal à l'intérieur, une solitude de l'être à part.
Si tous ceux qui pensent à moi étaient autour de moi à me célébrer, ils ne parviendraient cependant pas à effacer ce sentiment, qui est une perception interne, douloureuse, difficile à communiquer. Et qui parfois s'évanouit, comme elle s'est installée, parce que le contact avec les autres a enfin pu s'effectuer et l'on ne se sent plus séparés par ces insupportables barrières d'une prison sensorielle.
Rien à ajouter, c'est très bien formulé...
Bonjour spica, j'ai connu de grands moments de solitude. Ceux que tu décris furent exactement les miens. Je parle au passé, car cette solitude est moins pesante désormais. J'ai énormement souffert de cette solitude (insomnie, questionnement ...). Mais peu à peu j'en suis sortie. Cela a duré très longtemps, je connais cette solitude depuis mon enfance, malgré mes 2 frères (difficulté à me faire des amis, problème relationnel avec les garçons, collègue de boulot...). Etrangement, a force de question et d'introspection, j'ai changé mon propre mécanisme de fonctionnement. Et j'ai découvert que cette souffrance provennait de moi de mes attentes, d'une vie plutôt rêvée que vécue. Je n'attendais plus rien mais était ouverte à tout. Et ma vie a changé. Je ne sais pas ce qui s'est passé. j'ai rencontré ensuite des gens qui sont devenus mes amis, j'ai aussi rencontré mon ami avec qui je vis depuis 7 ans maintenant. Mes parents que je ne voyais que très rarement, nous avons renoué. Tout ça pour te dire que le renouvellement interieur a été pour moi salvateur. COURAGE!!!!
La vie plus rêvée que vécue, je connais. C'est pour ça qu'aujourd'hui, j'essaie de profiter au maximum de ce qui se présente, sans attendre quoi que ce soit en particulier. Mais parfois, les vieilles attentes reviennent. En tous cas, merci pour tes encouragements.
Je pourrais faire une liste, qui serait surtout joyeuse. La solitude c'ets la liberté. Mais cela ne compterait pas, j'apprécie la solitude comme un luxe. Mais aussi je suis comme toi : tout témoignage extérieur me touche.
Tout dépend si elle est choisie ou subie...
Oui, je viens de lire la note d'Eponyme, et je comprends, car tout en ayant ressenti une solitude profonde parfois, je crois n'avoir jamais connu cette solitude-là.
Je te souhaite que ça continue...
Voilà, je te laisse un message, pour que tu te sentes moins seul ;-). Pour ma part, après le message d'Eponyme pour lequel j'avais laissé un post, j'ai hésité à ouvrir un blog. Et puis non, je suis suffisament seule pour ne pas l'être en plus devant un écran. Je lis les commentaires, mais je n'ai pas envie d'ennuyer les gens avec la solitude abyssale dans laquelle je m'enfonce chaque jour un peu plus. Je ne suis même pas sûre d'être capable d'en parler à mon psy, un peu peur de déclencher l'alerte générale, les AD, les anxio, l'hospit...Déjà donné, et tellement dur de resocialiser derrière. Je marche sur la crête de la montagne, et j'ignore encore sur quelle pente je vais glisser, la bonne, la mauvaise, si tant est qu'il y aie de la morale dans tout ça. Ma plus belle décalaration d'amour je l'ai reçue de ma cousine très récemment, et pourtant sa mère s'est suicidée: "si tu pars, bien sûr que nous serons tristes, mais si c'est vraiment trop dur pour toi, alors fais ce que tu as à faire. On ne reste pas pour les autres". Ca vous choque? Moi ça m'émeut. Vouloir que l'autre ne souffre plus au-delà de ce qu'on souhaite soi-même, c'est juste de l'amour.
Merci pour le passage.
Pour la déclaration de ta cousine, je comprends l'amour qu'elle y a mis. Mais je crois qu'on peut remédier à cette solitude autrement. Au-delà de la volonté d'éviter la souffrance à la personne qu'on aime, je crois que l'amour, c'est surtout vouloir le meilleur pour l'autre. Et non seulement, en tant que chrétien, je considère le fait d'en finir comme une très mauvaise solution (pire que le mal qui l'a amenée), mais je suis en plus persuadé qu'on peut remédier à cette solitude autrement.
"finalement, la solitude pour moi, c'est cette désagréable impression de côtoyer une multitude de gens différents sans jamais arriver à créer des liens forts et durables avec qui que ce soit" c'est tellement juste... c'est exactement ce que je ressens ce soir, et qui ma poussée a taper "solitude" sur google et à tomber sur ton blog ! Pas impression de ne pas exister pour les autres, mais impression de n'être qu'une annexe, et de ne faire réellement parti de la vie de personne. J'essaie de m'accrocher mais je finis irrémédiablement par glisser. Par manque de points d'appui, par manque de force..? je ne sais pas...
C'est exactement ça. Et c'est ce qui pèse sur les épaules lorsque le moral n'est pas au plus haut. J'ai heureusement quelqu'un à qui m'accrocher, et c'est généralement quand je l'oublie que le moral baisse.
Des bises d'un autre solitaire