Depuis que je me suis mis à vouloir faire des portraits, j'ai été obligé de réfléchir à l'éclairage des modèles et surtout de travailler la façon de les éclairer lorsque j'utilise des flashes. Pour l'instant, rien de bien élaboré, mais il a déjà fallu enlever le flash de son sabot pour pouvoir le placer à l'endroit le plus approprié, voire même dans une softbox (mais je vous raconterai ça une autre fois). Le plus simple, c'était d'utiliser des déclencheurs radio. On en trouve des modèles simples et pas cher sur eBay.

Une fois les miens achetés, j'ai rapidement compris pourquoi ils étaient dix fois moins chers que des déclencheurs professionnels : des flashes qui se déclenchent de manière intempestive, puis qui finalement ne fonctionnent pas au moment où je prends mes photos, une synchronisation assez aléatoire (c'est pas rare que l'éclair n'aie lieu qu'après la fermeture de l'obturateur, même sans être à des vitesses extrêmes)... Bref, niveau fiabilité, y'a des progrès à faire. Ou du bricolage. Et là, forcément, ça me plait !

La première amélioration a consisté à... me limiter au premier canal (les transmetteurs peuvent emprunter quatre canaux différents). Sachant que la fréquence de 433MHz est très largement utilisée (dans toutes sortes de télécommandes et de systèmes sans fils), il semblerait que certains canaux soient plus pollués que d'autres au niveau interférences. Le premier a l'air d'être le plus tranquille. Au moins, les flashes intempestifs se sont calmés. Fini l'effet disco avec le flash qui se met à clignoter comme un stroboscope sans raison.

Ensuite, l'autre solution qui semblait apporter plus de fiabilité au gadget consistait à ajouter une antenne sur l'émetteur. En théorie, c'est simple comme bonjour, d'après tous les blogs qui expliquent comment s'y prendre, et ça permet surtout d'améliorer la puissance du signal, ce qui augmente la portée du transmetteur, et accessoirement sa fiabilité.

Du point de vue pratique, certains optent pour un simple fil. Pas très esthétique, qu'on le laisse droit ou en spirale. D'autres récupèrent des antennes de vieux téléphones portables ou achètent une antenne toute prête dans une boutique d'électronique. En ce qui me concerne, impossible de remettre la main sur mon premier téléphone portable, dont l'antenne aurait peut-être fait l'affaire, et pour l'antenne 433MHz, je ne connais pas vraiment de boutique de composants électroniques^[1], ou du moins la seule que je connaisse (la Boutique du composant, pas loin des Carmes) n'a pas d'antenne dans son catalogue. Restent quelques bricoleurs qui choisissent une antenne filaire, mais camouflée dans un étui quelconque, le plus fréquemment un capuchon de stylo.

Voilà une solution pas chère et élégante, tout à fait dans l'état d'esprit Strobist, donc c'est celle que j'ai choisie. J'ai percé le capot de l'émetteur, fixé une vis au travers avec un écrou, reliée au circuit à l'endroit adéquat par un bout de fil, et rajouté un autre bout de fil bien enroulé en spirale autour pour arriver à la longueur d'antenne désirée. J'ai recouvert le tout d'un capuchon de stylo et fait mes premiers tests. Résultat : j'ai réussi à faire passer la portée de mon émetteur d'une dizaine de mètres à moins de cinq centimètres ! Chapeau l'artiste...

Histoire de rire un peu plus, le fer à souder en a profité pour se balader pendant que je faisais mes tests et faire fondre une boîte en plastique qui trainait pas loin... Bref, je nettoie le fer, raccourci ma vis pour que le fil supplémentaire ne s'enroule plus autour et retente l'expérience. Eurêka, ça marche ! La portée a plus que doublé, et pour l'instant, la communication a l'air de mieux fonctionner entre les deux modules. Bref, me voilà satisfait de mon nouveau bricolage...

Et pour ce qui est des tests en conditions réelles, rien ne vaut une sortie Virus Photo. L'émetteur est passé de mains en mains, s'est greffé sur plusieurs boîtiers différents, et les avis ont été unanimes : tous ces virusiens sont partis pour s'acheter leurs triggers radio et pour se construire une softbox en carton !