Ca fait quinze jours maintenant que les concerts sont terminés. Et depuis, il me reste tous ces souvenirs qui tournent dans la tête, qui s'accrochent et luttent avec le regret que tout ça soit déjà fini. Parce que cette semaine-là, c'était une semaine de folie, avec tout ce qu'il faut comme éclats de rires et coups de stress pour bien marquer la mémoire.

Il y avait le plaisir de jouer, c'est vrai, mais aussi le plaisir de tous ces bons moments passés entre amis. Le plaisir de pouvoir aider les bénéficiaires des restos avec l'argent récolté et surtout le plaisir et le bonheur qu'on voit dans leurs yeux le soir de la première qui leur est réservée, qui est à eux, rien qu'à eux.

Le plaisir aussi de vivre l'aboutissement de six mois de travail. Semaine après semaine, mois après mois, on a vu le spectacle commencer à prendre forme. De répétition en répétition, les chansons ont commencé à tourner, les chorégraphies à se mettre en place, les enchaînements se sont améliorés, les décors se sont montés.

Pour finalement les voir, ce premier soir. Voir leurs yeux briller tout le long du spectacle, les voir et les entendre faire la fête, chanter avec nous, se donner à fond le temps d'une soirée, les entendre nous remercier de tout leur coeur pour ce petit moment de bonheur inestimable au milieu de leur quotidien si triste.

Et ce petit morceau de bonheur, on le garde, et on se dit qu'il nous reste encore deux soirs le mois prochain pour le défendre. Deux soirs où on remettra le paquet, en pensant à eux.