Déni. Colère. Marchandage. Dépression. Acceptation.

En psychologie, il paraît que ce sont les cinq étapes du deuil, les cinq étapes par lesquelles on passe face à la perte de quelqu'un, ou lorsque on se prépare soi-même à l'inévitable. Au risque d'en faire une application totalement erronée, je crois que j'ai fini par faire le deuil de ma vie sentimentale et de l'espoir de rencontrer la personne pour moi un jour.

Il y a eu les années de déni.

"Dieu a son plan, ça arrivera quand ça arrivera."

Certes, mais à force se faire attendre, arrive un moment où l'on se rend à l'évidence : c'est mal barré, y'a quelque chose qui cloche. A force de voir les autres autour se mettre en couple, se marier, faire leurs projets à deux quand on reste désespérément seul, la deuxième étape ne tarde pas à s'installer :

"Pourquoi eux et pas moi ? Qu'est-ce que j'ai de moins qu'un autre pour ne pas y avoir droit aussi ?"

Mais les forces s'amenuisent et on en arrive à marchander :

"Je ferais n'importe quoi pour être à leur place..."

Mais à bout d'énergie, c'est la dépression. Oh, pas forcément la grosse dépression nerveuse, avec médocs et tout le toutim, simplement cette phase où on n'a plus la force ni l'envie d'y croire et il ne reste plus que le découragement.

Jusqu'au jour où on finit par se faire à l'idée. Elle n'est pas très réjouissante c'est vrai, mais si on ne peut pas faire autrement, autant vivre avec. On accepte la situation.

Je crois que j'ai atteint cette étape-là cette année. Un certain nombre de mes choix, à commencer par l'achat de mon appartement, sont la conséquence directe de cet état de fait, de l'acceptation que ma situation ne changera pas. Je sais qu'en cumulant mon caractère et les conditions d'une hypothétique vie amoureuse, les chances que quoi que ce soit se produise sont plus qu'infimes, et je n'ai plus l'audace de croire que je peux faire mentir les probabilités.

Au moins, j'ai le chat le plus gentil du monde.