Cathédrale norvégienne

Même si je ne passe pas mon temps à en faire la pub en dehors de ce blog, les gens qui m'entourent finissent généralement par apprendre que je suis chrétien. Mais très souvent, l'idée qu'ils se font de la chose regorge de suppositions et d'idées préconçues qui n'ont rien à voir avec ce que je crois ou ce que je vis réellement, à commencer par un amalgame complètement erroné dans mon cas : "chrétien = catholique".

Perdu ! Même joueur joue encore...

En réalité, en ce qui me concerne, il faut plutôt chercher du côté du protestantisme et des évangéliques en particuliers, qui ne sont pas, comme on pourrait le croire si on écoute les médias, une nouvelle tendance venue des États-Unis. En réalité, le courant, né en Europe au XVII° siècle d'après Wikipédia, englobe de nombreuses dénominations et se caractérise surtout par quelques points communs :

  • Un grand respect pour la Bible, vue comme la Parole de Dieu et l'autorité de référence pour tout ce qui concerne la vie du chrétien et sa foi (2 Tim 3:16).
  • La nécessité d'une conversion personnelle (une "nouvelle naissance", pour utiliser le terme biblique, Jean 3:3-8).
  • Un attachement au message de la crucifixion et de la résurrection de Jésus, point central de la foi et seul moyen de salut pour les hommes (1 Cor 2:2).
  • Une importance tout particulière accordée à l'évangélisation (Marc 16:15-16).

Voilà pour les bases de ce que je crois. Mais dans ce cas-là, est-ce si grave de faire la confusion ? Une espèce de chrétien ou une autre, c'est un peu du pareil au même pour qui n'est pas très au fait de ce genre de subtilités... Et j'ai envie de dire pareil. Personnellement, l'étiquette m'importe peu à la base, seulement l'éventail est large ! Ceux qui se réclament de l'appellation de chrétiens englobent aussi bien des catholiques que des Mormons ou des témoins de Jéhovah, en passant par les fidèles du protestantisme et des différents courants évangéliques. Malheureusement, les différences qui séparent ces divers mouvements ne sont pas toutes facilement conciliables.

Voilà pourquoi je me réjouis du dialogue et de la coopération entre des églises de dénominations différentes mais ne suis pourtant pas partisan de l'œcuménisme. Je déplore toutes les divisions que l'on observe à l'heure actuelle entre hommes et femmes qui partagent une foi commune sans arriver à accepter certaines différences d'interprétation mineures, mais cela ne justifie certainement pas une acceptation aveugle au nom de l'étiquette et de l'unité pour la forme.

Eglise, Villefranche de Lauragais Dans ces conditions, une question légitime se pose : comment déterminer où placer la limite ? Quelles branches du christianisme sont compatibles avec mes convictions, et lesquelles ne le sont pas ? Malheureusement, je ne crois pas qu'il y ait une réponse toute faite, car il est souvent difficile de jauger l'étendue des divergences d'opinions et de leur impact : on risque dans biens des cas d'arracher le bon grain avec l'ivraie en portant un jugement un peu trop hatif et il est généralement plus sage de laisser Dieu se charger de faire le tri (Matth 13:29-30). Mais dans certains cas, les professions de foi de certaines églises sont suffisamment explicites pour permettre de trancher dans un sens ou dans l'autre, comme c'est le cas de l'église catholique.

Le schisme qui s'est opéré du temps de la réforme est toujours d'actualité aujourd'hui, car les dogmes qu'ont condamnés Luther ou Calvin en leur temps n'ont pas disparu, et les écarts doctrinaux du catéchisme officiel de l'église catholique n'ont pas été en diminuant. Or ces enseignements portent malheureusement sur des points essentiels de la foi chrétienne comme le salut et l'idolâtrie. Deux points sur lesquels il n'est pas possible de transiger tant ils sont fondamentaux : c'est la destinée éternelle de ceux qui les écoutent et les mettent en pratique qui est en jeu.

L’Écriture dit que :

C'est par grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point pas les œuvres, afin que personne ne se glorifie.
Eph 2:8-9

Pourtant, le catéchisme officiel du Vatican continue d'enseigner que les bonnes œuvres contribuent à l'obtention du pardon et qu'il est possible d'expier ses fautes au "purgatoire" avant d'être finalement accepté au paradis, sans tenir compte des versets qui démontrent le contraire :

Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois après quoi vient le jugement.
Héb 9:27

Et je doute que les réformateurs aient été plus tendres avec le culte de Marie, des saints et des anges, alors que Dieu condamne ces pratiques qualifiées d’idolâtrie parce qu'elles violent le premier et plus grand commandement, et que la Bible souligne de nombreuses fois que Jésus est le "seul médiateur entre Dieu et les hommes" (1 Tim 2:5).

VitrauxSola scriptura[1] disaient les protestants. Mais les dogmes catholiques ne passent malheureusement pas ce test. Même s'ils contiennent une part de vérité, tous les ajouts non scripturaires viennent en saper la force et compromettre jusqu'au salut de qui se les approprie.

Est-ce à dire que je passe mon temps à courir après les catholiques, Bible en main, pour les traiter d'hérétiques ? Pas vraiment. En fait, je crois même qu'un certain nombre de catholiques sont d'authentiques chrétiens, parce que derrière l'enseignement officiel de l'église romaine se cache une diversité de croyances parmi les fidèles qui n'adhèrent pas tous à l'intégralité de ce qui leur est prêché. Comme je l'ai parfois entendu dire : "beaucoup de catholiques sont des protestants qui s'ignorent".

En conclusion, ce que je crois concernant les catholiques, c'est que comme dans toutes les églises (y compris les églises protestantes, évangéliques, baptistes, pentecôtistes...), on y trouve des chrétiens fidèles qui appartiennent réellement à Dieu. Seulement ce n'est pas grâce à la doctrine officielle de leur église qu'ils ont trouvé le salut, mais bien en dépit de celle-ci.


Pour une analyse plus détaillée de quelques-uns des principaux points doctrinaux enseignés par l'Eglise Catholique que je considère contraire à la Bible, consulter le PDF en annexe.

Notes

[1] "L’Écriture seule" : c'était la devise des réformateurs pour lesquels la Bible devait être la référence unique et absolue en matière de foi. Tout enseignement qui n'était pas soutenu pas la Parole de Dieu ou pire, qui la contredisait, devait être rejeté.