Jésus était-il Dieu ? (4)
Par Spica le Mardi 01 mars 2011, 21:36 - Je pense donc j'écris - Lien permanent
Après avoir examiné ce que Jésus a dit de lui-même, on pourra se demander comment ses disciples et tous ceux qui le suivaient le voyaient et s'ils percevaient en lui cette nature divine.
Dès sa naissance, c'est un ange qui déclare aux bergers :
C’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur.
Luc 2:11
Lorsque André parle de Jésus qu'il vient de rencontrer à son frère, il dit :
Ce fut lui qui rencontra le premier son frère Simon, et il lui dit: "Nous avons trouvé le Messie", ce qui signifie Christ. Jean 1:41
Nathanaël n'a pas besoin de grand chose pour arriver à la même conclusion. A peine deux mots échangés, avec Jésus qu'il déclare :
Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël.
Jean 1:49
Quand Jésus demande aux disciples après quelques temps ce qu'ils croient à propos de lui, Pierre s'écrit :
Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.
Matthieu 16:16
De Marthe, en train de pleurer la mort de son frère Lazarre avant qu'il ne le ressuscite, il aura droit à cette déclaration :
Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde.
Jean 11:27
Tous les témoignages que l'on a des disciples, des amis de Jésus ou même des anges utilisent les mêmes qualificatifs : il est le "Christ" (en grec) ou le "Messie" (en hébreux), c'est-à-dire l'Oint de Dieu, et le Fils de Dieu. On a déjà vu tout ce que représentait le Messie dans l'attente des Juifs, celui qui serait appelé Dieu puissant, et on a vu aussi que pour les juifs, se prétendre Fils de Dieu de manière aussi exclusive était équivalent à se prétendre Dieu lui-même.
L'entourage de Jésus avait donc bien accepté qu'il était non seulement envoyé par Dieu mais qu'il était Dieu lui-même. Thomas, incrédule en entendant les autres disciples lui affirmer qu'ils avaient vu Jésus ressuscité, n'aura plus d'hésitation en le voyant de ses yeux :
Thomas lui répondit: Mon Seigneur et mon Dieu !
Jésus lui dit : Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru !
Jean 20:28-29
Qu'on ne vienne pas me dire que c'était la version de l'époque du "Oh my God !" qu'on entend de nos jours ! Pour un juif pieux en ce temps-là, une telle légèreté dans l'utilisation du nom de Dieu était hors de question. On prenait très au sérieux le commandement de Dieu :
Tu ne prendras point le nom de l’Éternel, ton Dieu, en vain; car l’Éternel ne laissera point impuni celui qui prendra son nom en vain.
Ex 20:7
Par cette exclamation, Thomas est en train de déclarer Jésus "Seigneur" et "Dieu", "Son Seigneur" et "Son Dieu". Jésus aurait pu le reprendre (et n'aurait pas manqué de le faire s'il avait été dans l'erreur) : aucun envoyé de Dieu, qu'il soit ange ou prophète, n'a permis à un homme de lui accorder une gloire qui reviendrait à Dieu. Mais en montrant son approbation suite à la déclaration de Thomas, Jésus approuve aussi les titres qui viennent de lui être attribués.
Enfin, l'évangile de Luc se termine par une phrase tout aussi significative :
Pour eux, après l'avoir adoré Jésus, ils retournèrent à Jérusalem avec une grande joie...
Luc 24:52
Alors que Jésus est enlevé au ciel, les disciples restent un moment à l'adorer avant de rentrer à Jérusalem. Là encore, les juifs étaient très à cheval sur ce point : conformément aux commandements de Dieu, personne d'autre que Dieu ne pouvait être adoré sous peine d'être condamné comme idolâtre.
Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face. Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque (...). Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux...
Ex 20:3-5
Par toutes ces déclarations et par leur comportement, les disciples de Jésus ont donc démontré une chose : eux qui était fidèlement attachés à Dieu ont accordé à Jésus l'honneur qui ne revenait qu'à l’Éternel, prouvant par là même qu'ils ne faisait pas de différence entre les deux. L'idée selon laquelle cette notion était étrangère aux premiers chrétiens n'est donc pas fondée si l'on s'en tient aux récits bibliques.
Reste à voir maintenant ce qu'ont dit de Jésus les apôtres dans leurs épîtres pour voir si leur théologie vient corroborer ces témoignages, mais ça fera l'objet d'un dernier billet pour conclure cette série.