Je lève mes yeux vers les montagnes... D'où me viendra le secours ?
Le secours me vient de l'Éternel, Qui a fait les cieux et la terre.
Psaume 121:1-2

Combien de fois m'est-il arrivé de me laisser abattre par mes problèmes sans raison ? Combien de fois m'est-il arrivé de penser que ceux qui ne se préoccupaient pas de Dieu avaient l'air d'avoir moins de difficultés ? Pourtant, deux textes de la Bible me reviennent généralement à l'esprit dans ce genre de circonstances pour me booster un peu. Deux textes qui racontent la même expérience vécue par de grands hommes de Dieu.

Le premier se trouve dans le Psaume 73. C'est le pauvre Asaph, chef de la chorale et des musiciens sous le roi David, qui passe par un bon coup de blues :
Paysage

1 Oui, Dieu est bon pour Israël, Pour ceux qui ont le coeur pur.
2 Toutefois, mon pied allait fléchir, Mes pas étaient sur le point de glisser;
3 Car je portais envie aux insensés, En voyant le bonheur des méchants.
4 Rien ne les tourmente jusqu’à leur mort, Et leur corps est chargé d’embonpoint;
5 Ils n’ont aucune part aux souffrances humaines, Ils ne sont point frappés comme le reste des hommes.
6 Aussi l’orgueil leur sert de collier, La violence est le vêtement qui les enveloppe;
7 L’iniquité sort de leurs entrailles, Les pensées de leur coeur se font jour.
8 Ils raillent, et parlent méchamment d’opprimer; Ils profèrent des discours hautains,
9 Ils élèvent leur bouche jusqu’aux cieux, Et leur langue se promène sur la terre.
10 Voilà pourquoi son peuple se tourne de leur côté, Il avale l’eau abondamment,
11 Et il dit : Comment Dieu saurait-il, Comment le Très-Haut connaîtrait-il ?
12 Ainsi sont les méchants : Toujours heureux, ils accroissent leurs richesses.
13 C’est donc en vain que j’ai purifié mon coeur, Et que j’ai lavé mes mains dans l’innocence :
14 Chaque jour je suis frappé, Tous les matins mon châtiment est là.

Dans ces versets, on voit que lui aussi, il en était arrivé à se demander si il ne valait pas mieux tout laisser tomber et faire comme ceux qui se fichent pas mal de Dieu. Après tout, tout semble leur réussir, alors pourquoi se prendre la tête ? Mais j'aime surtout la suite :

15 Si je disais: Je veux parler comme eux, Voici, je trahirais la race de tes enfants.
16 Quand j’ai réfléchi là-dessus pour m’éclairer, La difficulté fut grande à mes yeux,
17 Jusqu’à ce que j’eusse pénétré dans les sanctuaires de Dieu, Et que j’eusse pris garde au sort final des méchants.
18 Oui, tu les places sur des voies glissantes, Tu les fais tomber et les mets en ruines.
19 Eh quoi! en un instant les voilà détruits ! Ils sont enlevés, anéantis par une fin soudaine !
20 Comme un songe au réveil, Seigneur, à ton réveil, tu repousses leur image.
21 Lorsque mon coeur s’aigrissait, Et que je me sentais percé dans les entrailles,
22 J’étais stupide et sans intelligence, J’étais à ton égard comme les bêtes.
23 Cependant je suis toujours avec toi, Tu m’as saisi la main droite;
24 Tu me conduiras par ton conseil, Puis tu me recevras dans la gloire.
25 Quel autre ai-je au ciel que toi ! Et sur la terre je ne prends plaisir qu’en toi.
26 Ma chair et mon coeur peuvent se consumer: Dieu sera toujours le rocher de mon coeur et mon partage.
27 Car voici, ceux qui s’éloignent de toi périssent; Tu anéantis tous ceux qui te sont infidèles.
28 Pour moi, m’approcher de Dieu, c’est mon bien: Je place mon refuge dans le Seigneur, l’Eternel, Afin de raconter toutes tes oeuvres.

Ce que j'aime dans cette partie, c'est qu'on voit qu'Asaph avait du mal à remonter la pente tant qu'il regardait à ceux qui étaient autour de lui. Et pourtant, malgré son envie de tout envoyer balader, il y avait dans son coeur cette pensée, comme une évidence, que ce n'était pas la bonne solution. Pour retrouver le moral, ce n'est pas autour de lui qu'il a fallu qu'il regarde, mais à Dieu : "La difficulté fut grande à mes yeux, jusqu’à ce que j’eusse pénétré dans les sanctuaires de Dieu". Ce n'est qu'après être revenu dans la présence de Dieu qu'il a pu revoir les choses sous leur vrai jour. Il a pu retrouver l'espoir et surtout recentrer son attention sur Dieu : "Sur la terre je ne prends plaisir qu’en toi" et "Pour moi, m’approcher de Dieu, c’est mon bien."

Avoir donné sa vie à Dieu, c'est bien. Avoir choisi de le suivre, c'est un engagement fantastique. Mais Dieu veut nous amener plus loin avec Lui, nous aider à Le connaître davantage, et pour ça, il faut passer du temps avec Lui. Ca demande de faire des efforts au début (et même après...), mais ce sont des efforts qui valent la peine d'être faits. Plus on passe de temps avec Dieu, plus on apprend à le connaître, à apprécier sa présence et plus on y prend goût.

L'autre passage se trouve dans les Lamentations de Jérémie (déjà, vu le titre du livre, ça promet !), au chapitre 3 :

14 Je suis pour tout mon peuple un objet de raillerie, Chaque jour l’objet de leurs chansons.
15 Il m’a rassasié d’amertume, Il m’a enivré d’absinthe.
16 Il a brisé mes dents avec des cailloux, Il m’a couvert de cendre.
17 Tu m’as enlevé la paix; Je ne connais plus le bonheur.
18 Et j’ai dit: Ma force est perdue, Je n’ai plus d’espérance en l’Eternel !
19 Quand je pense à ma détresse et à ma misère, A l’absinthe et au poison ;
20 Quand mon âme s’en souvient, Elle est abattue au dedans de moi.

Là, c'est le prophète Jérémie qui s'en prend plein la figure. il faut dire qu'il a pas eu la vie facile : Dieu l'a choisi très jeune pour être son prophète, mais toute sa vie, il a été rejeté, maltraité, emprisonné par les Israëlites, le peuple même de Dieu ! Certains prophètes ont été reconnus comme tels et écoutés par le peuple, mais lui, il a toujours connu l'opposition du peuple. Il lui est même arrivé de voir les anciens d'Israël venir lui demander conseil, pour que Dieu leur parle en promettant de faire tout ce que Dieu dirait, et quand Jérémie leur a parlé de la part de Dieu, ils ont refusé en bloc ce qu'il disait (cf. Jér 42, 43, et la réponse du peuple dans 44:15-17). Bref, il y a de quoi comprendre qu'il passe par un bon coup de déprime. Mais là aussi, j'aime beaucoup les versets qui suivent parce qu'ils expliquent comment il a pu s'en sortir :

21 Voici ce que je veux repasser en mon coeur, Ce qui me donnera de l’espérance.
22 Les bontés de l’Eternel ne sont pas épuisées, Ses compassions ne sont pas à leur terme;
23 Elles se renouvellent chaque matin. Oh! que ta fidélité est grande!
24 L’Eternel est mon partage, dit mon âme; C’est pourquoi je veux espérer en lui.
25 L’Eternel a de la bonté pour qui espère en lui, Pour l’âme qui le cherche.

CroixPour lui aussi, la solution, ce n'était pas de regarder tout ce que faisait impunément le peuple d'Israël autour de lui, c'était de se tourner vers Dieu et de refixer les yeux sur Lui. Et j'aime encore plus la suite :

26 Il est bon d’attendre en silence Le secours de l’Eternel.
27 Il est bon pour l’homme De porter le joug dans sa jeunesse.
28 Il se tiendra solitaire et silencieux, Parce que l’Eternel le lui impose;
29 Il mettra sa bouche dans la poussière, Sans perdre toute espérance;
30 Il présentera la joue à celui qui le frappe, Il se rassasiera d’opprobres.
31 Car le Seigneur Ne rejette pas à toujours.

De qui parle le prophète ? De lui même ? Peut-être. Mais ces versets prophétisent surtout la venue de Jésus ! Dans ces versets, Jérémie parle des souffrances que Jésus va endurer à cause de nous : "Il mettra sa bouche dans la poussière, sans perdre toute espérance; Il présentera la joue à celui qui le frappe, Il se rassasiera d’opprobres." Ce qui peut nous permettre de laisser toutes nos frustrations loin derrière, c'est de vraiment recentrer toute notre attention sur Jésus.

Mais c'est quelque chose qu'il faut entretenir. Si on commence à négliger sa communion avec Dieu, on finit par redescendre petit à petit. C'est pour ça que ça demande un engagement quotidien de notre part. Sans ça, on recommence à détourner un peu le regard de Dieu pour voir les mensonges du monde. Comme Jérémie, il faut faire le choix de repasser ces choses dans son coeur continuellement. Lorsqu'on voit toute la richesse et la bonté de Dieu à notre égard, les pires souffrances de cette terre nous paraissent alors ridicules.