Qui a droit au salut ?

Alors que je parlais de Dieu avec des collègues, l'un d'entre eux m'a demandé un jour : "Et Hitler, il méritait d'être sauvé aussi ?" Après tout, j'étais en train de raconter que tout le monde avait la possibilité d'être sauvé. Pas de doute sur ma réponse : "Non, il ne méritait pas d'être sauvé. Et toi non plus !" Bien sûr, je n'étais pas en train d'accuser mon interlocuteur d'être aussi coupable que le grand dictateur nazi, mais simplement d'attirer son attention sur le point qui surprend la plupart des gens : notre salut ne dépend pas de nos mérites.

Beaucoup de nos contemporains pensent en effet être "suffisamment bons" pour aller au ciel. Ils s'imaginent que seuls les plus coupables, les grands criminels, les violeurs, les pédophiles, etc. (et d'une manière générale, ceux qui sont plus mauvais qu'eux) seront condamnés. Selon eux, les gens "normaux", qui sont relativement bons, n'ont pas de raison d'aller en enfer. Se pose alors nécessairement une question essentielle : à partir de quand n'est-on plus "assez bon" pour aller au ciel ? Puisque certains sont suffisamment bons pour cela et d'autre pas, il doit bien exister une règle qui leur permette de faire cette distinction.

Eh bien rares sont ceux qui sont capables de répondre à cette question. Les seules réponses que l'on obtient généralement dans ces cas-là (pour peu qu'on aie une réponse !) sont que ceux qui ont commis des "choses graves" (catégorie dans laquelle on retrouvera par exemple le meurtre, le viol, la torture...) sont ceux qui ne méritent pas le salut. Sans plus de précision. Il est regrettable qu'une opinion aussi dogmatique sur le salut n'est pas été creusée davantage ! Puisqu'il y a une limite à ne pas franchir, il serait peut-être utile de se renseigner sur cette limite. Comment ces gens-là s'assurent-ils qu'ils ne sont pas allés trop loin ?

Bon, peu leur importe en général, puisqu'ils ne sont pas non plus décidé sur le bien-fondé de croire au paradis et à l'enfer. Une telle désinvolture de leur part me laisse quand même stupéfait : quand l'enjeu a une telle importance, il vaut la peine de se poser la question. Et surtout d'y trouver une réponse !

Donc que dit la Bible là-dessus ? Est-ce que certaines personnes sont trop mauvaises pour mériter le ciel ? Oui. Effectivement. Mais la limite de Dieu est beaucoup plus radicale que la notre :
Jacques 2:10
Quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous.

JugeUn seul manquement suffit pour que Dieu nous déclare coupable. Alors, dans ces conditions, qui est assez bon pour être sauvé ? En jetant un rapide coup d'oeil à la liste des dix commandements, la réponse est évidente : Dieu réprouve le mensonge, l'adultère, le vol, le meurtre... Et Jésus a même insisté sur ces critères : celui qui regarde une femme pour la convoiter est aussi coupable que celui qui commet l'adultère (Matth 5:28) et celui qui se met en colère contre quelqu'un ou qui hait quelqu'un est aussi coupable qu'un meurtrier (Matth 5:21-22, 1 Jean 3:15). Même les pensées et les simples intentions comptent ! Les standards de Dieu semblent donc plus élevés que les nôtres. Mais surtout, il reste les trois premiers commandements, qui ont une importance toute particulière : ce sont ceux qui concernent notre relation vis-à-vis de Dieu et le respect que nous lui devons. Jésus les a résumés par :
Marc 12:30
Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force.

Qui a respecté ces commandements sans jamais les transgresser ? Qui est digne du salut ? Personne. La Bible est formelle :
Romains 3:23
Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.

Maintenant, est-ce à dire que tous seront perdus ? Est-ce vraiment ce que Dieu veut ? Que TOUS les hommes aillent en enfer ? Non, Il est prêt à faire grâce à certains. Prenons l'exemple de Manassé : dans le second livre des Chroniques, il nous est rapporté l'histoire de ce roi d'Israël, qui a choisi de faire le mal, et plus que tous ceux avant lui. Voilà un petit extrait de ces actions :
2Chr 33:1-6
1 Manassé avait douze ans lorsqu’il devint roi, et il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem.
2 Il fit ce qui est mal aux yeux de l’Eternel, selon les abominations des nations que l’Eternel avait chassées devant les enfants d’Israël.
3 Il rebâtit les hauts lieux qu’Ezéchias, son père, avait renversés; il éleva des autels aux Baals, il fit des idoles d’Astarté, et il se prosterna devant toute l’armée des cieux et la servit.
4 Il bâtit des autels dans la maison de l’Eternel, quoique l’Eternel eût dit : C’est dans Jérusalem que sera mon nom à perpétuité.
5 Il bâtit des autels à toute l’armée des cieux dans les deux parvis de la maison de l’Eternel.
6 Il fit passer ses fils par le feu dans la vallée des fils de Hinnom ; il observait les nuages et les serpents pour en tirer des pronostics, il s’adonnait à la magie, et il établit des gens qui évoquaient les esprits et qui prédisaient l’avenir. Il fit de plus en plus ce qui est mal aux yeux de l’Eternel, afin de l’irriter.

On voit que ce roi a volontairement abandonné Dieu pour se livrer à l'idolâtrie, en construisant des autels aux faux dieux des nations environnantes, il s'est adonné à la magie et au spiritisme, et n'a fait que donner dans la surenchère pour provoquer Dieu. Il a même été jusqu'à sacrifier ses propres enfants ! Le verdict est sans appel : Coupable ! A mort ! Quelle a été la réaction de Dieu ? Il a envoyé contre lui les Assyriens qui l'ont emmené captif en prison. Mais la suite peut surprendre :
2Chr 33:12-13
12 Lorsqu'il fut dans la détresse, il implora l'Éternel, son Dieu, et il s'humilia profondément devant le Dieu de ses pères.
13 Il lui adressa ses prières; et l'Éternel, se laissant fléchir, exauça ses supplications, et le ramena à Jérusalem dans son royaume. Et Manassé reconnut que l'Éternel est Dieu.

Avec tout ce que Manassé avait fait, Dieu l'a exaucé ! Dieu l'a restauré ! Dieu a eu pitié de lui ! Si un homme comme lui a eu droit à la miséricorde de Dieu, alors n'importe qui peut l'avoir ! En résumé, personne n'est assez bon pour être sauvé, mais Dieu est quand même prêt à sauver les pires des hommes ? Presque. Il reste un détail à considérer. Lorsque Manassé était en prison, sa réaction a été déterminante : il s'est humilié, a demandé pardon à Dieu.

Voilà la véritable façon d'être sauvé selon Dieu : par une démarche de foi et d'humilité. Dieu ne se base pas sur nos mérites, car nous serions tous condamnés. Mais Il est venu lui-même donner sa vie. Jésus-Christ, Dieu incarné, est venu et a vécu une vie parfaite, sans pécher. Mais Il a été mis à mort, Lui qui ne le méritait pas. Il a été crucifié, non pas à cause de ses actes, mais des nôtres. Il s'est donné en sacrifice à notre place.
Esaïe 53:4-6
4 Ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié.
5 Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.
6 Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie ; et l’Eternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous.

Aussi, aujourd'hui, nous n'avons plus qu'une chose à faire :
Rom 10:9, 13
Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé...
Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.

Confesser Jésus comme Seigneur, c'est accepter de se soumettre à Lui. C'est reconnaître qu'Il est le maître, Celui à qui appartiennent toutes choses, nous y compris, et qui domine sur tout. Cela passe par la repentance, c'est-à-dire le fait de demander pardon à Dieu pour son péché, en le regrettant sincèrement et en prenant l'engagement de s'en détourner. Alors Dieu acceptera de nous faire grâce. Quelle qu'ait été l'ampleur de notre péché, Dieu est prêt à nous pardonner si nous acceptons de nous humilier devant lui en reconnaissant nos fautes et le fait que seul son sacrifice peut nous sauver.
Eph 2:8-9
8 Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.
9 Ce n’est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie.

Alors, Hilter méritait-il d'être sauvé ? Non, mais il aurait pu, si il avait fait le bon choix. Toi, tu as encore l'opportunité de faire ce choix, aussi n'attend pas pour prendre ta décision. Ton éternité en dépend, et tu ne sais pas combien de temps il te reste avant qu'il ne soit trop tard.