Relever les ruines
Par Spica le Dimanche 14 novembre 2010, 21:14 - Je pense donc j'écris - Lien permanent
Redonneront-ils vie à des pierres ensevelies sous des monceaux de poussières et consumées par le feu ? Néhémie 4:2
La première fois que j'ai réfléchi sur ce verset et ceux qui l'entourent, c'était il y a bientôt cinq ans. A l'époque, je passai une semaine de vacances chez un ami proche, et ma lecture quotidienne m'avait amené dans le livre de Néhémie. C'est un livre très intéressant, d'un point de vue historique, mais aussi riche en enseignements spirituels.
Seulement à cette époque, j'avoue que cette lecture m'a posé problème. Non pas que je ne comprenne pas le récit (quoiqu'avec tous ces noms, il faut suivre ! Qui est qui ? Qui fait quoi ?), mais surtout parce que j'étais persuadé (et c'est toujours le cas, Dieu merci) que chaque page de la Bible a été écrite pour que nous puissions en tirer des enseignements, comme le dit Paul à Timothée (2 Tim 3:16). Et devant ces premiers chapitres du livre, j'avais du mal à y trouver une application pour ma propre vie.
Un peu déçu, mais pas désespéré, j'ai opté pour ce qui me semblait le plus évident : j'ai prié. J'ai demandé à Dieu un petit coup de main pour saisir l'intérêt de ce texte pour moi, et comment en tirer des leçons directes pour ma vie. Et c'est à ce moment-là que... je me suis couché. Ben oui, il était tard, un samedi soir, il fallait se lever le lendemain pour aller à l'église...
Le lendemain donc, je découvrais l'église de Reims (l'évangélique, pas la Cathédrale qui assez impressionnante soit dit en passant !) et après un temps de louange et de chants, le pasteur a commencé sa prédication par une lecture dans le livre de... Néhémie ! En quelques minutes, il a exposé tous les points qui m'échappaient la veille, comparant les vielles pierres renversées des ruines de Jérusalem à l'état de notre vie, par moment. Et tout comme Dieu avait relevé les murailles de la ville et rebâti son temple au travers du gouverneur Néhémie, le voilà aujourd'hui prêt à faire cette même œuvre de restauration dans la vie de tous ceux qui acceptent sa direction, qui se soumettent à sa volonté et renoncent à tout ce qui les reliait encore à leur péché passé.
Au travers de cet exposé, j'ai non seulement vu la réponse de Dieu à une prière faite rapidement la veille, mais aussi toute sa puissance pour guérir, fortifier et encourager une vie brisée.
Et me revoilà aujourd'hui, quasiment cinq ans plus tard, dans un train qui me ramène de Reims à Toulouse, en train de rédiger ces quelques mots. Etrangement, ma lecture quotidienne m'a ramené dans les livres d'Esdras puis de Néhémie ces derniers jours, et j'ai pu réécouter ce même pasteur ce matin, exceptionnellement de passage à Reims pour célébrer le mariage de cet ami chez qui j'étais à l'époque, et entendre à nouveau Dieu m'encourager au travers de sa prédication, qui étonnamment reprenait exactement le thème d'un week-end qui m'a récemment fait beaucoup de bien spirituellement.
La différence, c'est qu'en l'écoutant prêcher aujourd'hui, même si mon cœur brûlait autant qu'à l'époque, je peux dire que non seulement je comprends mieux ce livre de Néhémie, mais j'ai pu voir moi-même Dieu faire dans ma vie cette œuvre de restauration. J'ai connu de longs mois (pour ne pas dire années) pendant lesquels ma vie spirituelle s'est peu à peu effondrée, mon amour pour Dieu s'est refroidi, mon zèle envolé. J'ai vu ma relation avec Lui tomber en lambeaux et ma joie et ma paix disparaître avec elle. Mais j'ai surtout vu Dieu intervenir pour remettre de l'ordre dans tout ça et ramener dans ma vie toutes ces choses que j'avais perdues.
Alors aujourd'hui, je sais que Dieu est celui qui relève, qui restaure, qui fortifie, parce que je l'ai expérimenté, mais je sais aussi que pour intervenir de cette manière, Dieu a besoin de trouver un cœur prêt à lui obéir, prêt à tout recommencer et à tirer un trait sur ce qui le relie encore au péché.
De même que Néhémie a appelé le peuple de retour d'exil à se purifier, à renoncer aux alliances douteuses avec les peuples idolâtres, Dieu attend un cœur entier pour lui, pas un cœur partagé dans lequel se côtoient une part de foi et des désirs malsains.
Lorsque Dieu a trouvé un tel cœur, alors il peut agir, alors il peut bénir et ramener la vie là où le péché avait semé la mort et la destruction. Aujourd'hui, je peux l'écrire, non seulement parce que je l'ai lu, mais aussi et surtout parce que je l'ai vécu.
Commentaires
tu as une belle plume dis donc. Je ne peux intervenir sur le sujet vues mes convictions religieuses, en revanche je me dis : respect...
Merci. Mais au-delà de la forme, ce qui me pousse à écrire maintenant, c'est surtout l'envie de partager tout ce que j'ai reçu : personne n'a envie de garder seulement pour lui les bonnes nouvelles. Si mes textes peuvent donner envie à certains de vivre la même chose, alors je serai comblé !