En discutant avec des amis ces derniers jours de divers sujets concernant la marche avec Dieu, la conversation a glissé vers le sujet du sacrifice, de ce à quoi il faut renoncer pour Dieu. Vaste sujet ! Il faut dire que même si la vie chrétienne n'est pas faite pour être une vie de privations, Dieu a quand même quelques exigences.

N'aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est point en lui.
1 Jean 2:15

Bien sûr, le monde, dans ce contexte, désigne tout ce qui vient du "Prince de ce monde" comme l'appelle la Bible (Jean 16:11), à savoir le diable. Les choses du monde, ce sont toutes ces choses qui proviennent de lui, toutes ces choses qui sont fondées sur ses valeurs, sur l'égoïsme, la convoitise, la jalousie, la haine... Evidemment, dans ce contexte-là, il n'est pas difficile de comprendre pourquoi Dieu veut que l'on s'en sépare.

Quel rapport y a-t-il entre la justice et l'iniquité ? ou qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial ? ou quelle part a le fidèle avec l'infidèle ? Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? 2 Cor 6:14-16

Dieu est un Dieu saint, qui aime la justice, la pureté, l'amour. Impossible de faire cohabiter ces valeurs avec celles du monde. Et quand on y réfléchit, c'est aussi notre intérêt que de renoncer à ces choses que Dieu hait. Alors ça n'est pas toujours facile de tirer un trait sur certains comportements, ça n'est pas toujours facile de faire passer les intérêts des autres avant les siens, mais Dieu est là pour nous aider.

Mais là où les choses deviennent plus dures, c'est lorsque Dieu nous demande un sacrifice qui n'a rien à voir avec cela. Comme lorsqu'il a demandé à Abraham de lui offrir son fils. Je voyais déjà dans ce passage un grand exemple de foi de la part d'Abraham, comme j'en ai déjà parlé, mais ce soir, une autre idée à commencé à germer lorsque cette question a germé dans mon esprit : que fait-on lorsque Dieu nous demande de renoncer à quelque chose qui n'a rien de mauvais ? Que fait-on lorsque Dieu demande un sacrifice que tout notre être cherche à éviter parce que rien dans la Bible ne l'impose ?

Ca peut peut-être sembler bizarre au premier abord, mais pourtant, le plus grand commandement de Dieu dans la Bible, c'est de lui donner la première place dans nos vies, de le placer au-dessus de tout le reste. Et c'est là que commence une nouvelle difficulté. Après avoir accepté de bon cœur de renoncer à tout ce qui nous pousse vers le péché, voilà que Dieu nous demande de tirer un trait sur quelque chose que l'on aime, auquel on est attaché et qui ne contredit pourtant en rien sa Parole. Peut-être même est-ce une passion qui peut nous sembler saine : la musique, le sport, une carrière...

La barre est montée d'un cran. Le critère qui nous est imposé n'est plus seulement celui de la sanctification, de la pureté, mais c'est carrément le renoncement à soi. Comme pour Abraham, pour qui son fils était sûrement tout, la chair de sa chair, la récompense après des années de douleur pour lui et Sara, le miracle que Dieu leur avait accordé, Dieu demande maintenant à le reprendre sans autre but que de tester sa foi, son amour pour lui. C'est ce qui rend ce sacrifice si difficile. Tout en nous nous pousse à le refuser, toutes les raisons sont réunies pour ne pas l'accepter et nous amener à dire à Dieu qu'il en demande trop, que ça n'est pas justifié, que ça ne sert à rien... Et pourtant, chaque excuse, chaque prétexte donne un peu plus de poids à l'exigence divine. Plus nous refusons, plus il apparaît évident que nous avons du mal à faire passer Dieu avant ce à quoi il nous demande de renoncer.

Alors aujourd'hui, quand je regarde l'exemple d'Abraham, je me dis que quelques soient les choses que Dieu me demande de sacrifier, je doute que mon épreuve soit aussi dure que la sienne. Seulement j'espère être capable de montrer le même empressement que lui. Et ce qui me réjouis aussi, c'est que finalement, dans ce genre d'épreuve, le sacrifice n'est pas forcément définitif. Même si rien ne permet de savoir ce que Dieu a prévu pour plus tard, il se peut que comme pour le patriarche, une fois le test passé, l'objet du sacrifice nous soit rendu et la joie qu'il nous procure n'en sera que plus grande, parce qu'elle sera accompagnée de la certitude que chaque chose est à sa place et que la première revient toujours à Dieu !