Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues ; ils saisiront des serpents ; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront guéris.
Marc 16:17-18

J'imagine que Pierre avait cette parole de Jésus en tête lorsqu'il s'est adressé au boîteux à la porte du Temple, dans le chapître 3 des Actes. Et le baptême du Saint-Esprit qu'il venait de recevoir avec les autres disciples quelques jours auparavant ajoutait encore à son assurance. Pourtant, lorsque l'infirme se lève et retrouve l'usage complet de ses jambes, lui qui n'a jamais pu marcher correctement, ni Pierre ni Jean ne s'attarde sur l'événement. Ils continuent leur chemin dans le Temple, se hâtant pour aller prier comme si ce qui venait de se passait leur semblait on ne peut plus normal et ne méritait pas plus d'attention de leur part.

Pour les gens autour d'eux, par contre, l'étonnement est complet. A commencer par le mendiant qui ne devait plus espérer voir sa situation s'améliorer après quarante années passées à traîner la patte. Et là, d'un coup, un homme lui annonce la guérison au nom de Jésus-Christ et le voilà restauré. On peut comprendre sa joie, son empressement à louer Dieu dans le temple, quitte à perturber un peu les rituels et la liturgie du reste du peuple. Quand on expérimente une telle grâce de Dieu, c'est dur de ne pas le proclamer partout. Quand on a une aussi bonne nouvelle à partager, on n'a aucune envie de la garder pour soi.

Quoi qu'il en soit, une telle exubérance dans un lieu de culte où devait régner le calme, peut-être même une certaine austérité n'a pas mis longtemps à attirer l'attention de tout le monde. Seulement là encore, Pierre et Jean ne s'appesantissent pas plus sur le miracle, mais saisissent l'occasion qui leur est donnée de prêcher l'évangile. Après tout, comme le disait Jésus, les miracles sont simplement censés accompagner les disciples envoyés par Jésus pour annoncer la bonne nouvelle au monde.

Et c'est là ce qui me frappe le plus dans l'attitude des disciples : une intervention divine aussi spectaculaire, certes, c'est formidable, mais ça ne leur fait pas perdre des yeux leur véritable mission. Ce que Christ les a appelés à faire, ça n'est pas à guérir le monde entier, mais à lui annoncer la bonne nouvelle du salut en Jésus. Ce qui importe le plus pour eux, c'est que tout le peuple qui les entoure entende le message de manière claire et sans la moindre ambigüité.

Après tout, qu'est-ce qu'une guérison pour un Dieu comme le nôtre ? Il a bien créé le corps d'Adam tout entier d'un coup. Mais le même Dieu qui a la puissance d'accorder une bénédiction physique est aussi celui à qui nous aurons des comptes à rendre. Et la perspective d'être jugés par Lui est sérieuse : le châtiment qui attend les pécheurs est bien plus terrible qu'une vie toute entière passée à boiter. Plutôt que de s'étonner devant le prodige accompli par les apôtres, chacun devrait être interpelé dans son cœur et faire le point avec Dieu.

Voilà ce qui occupe la pensée de Pierre et de Jean : cette foule admirative a avant tout besoin de pardon, de salut. "Repentez-vous", prêchent-ils, "et convertissez-vous, car vos péchés vous empêchent de vous approcher de Dieu, du Dieu puissant qui vient de se manifester de manière indiscutable. Mais Jésus-Christ, le Juste, annoncé depuis la création du monde par Dieu et ses prophètes, est venu pour vous sauver. Il est mort sur la croix, non par erreur, mais selon le plan prévu d'avance par Dieu, afin qu'au travers de son sacrifice, vous puissiez être sauvés."

En quelques phrases, les disciples ont résumé le plan et le chemin du salut à leur auditoire. Ils n'ont pas cherché à gagner l'attention du peuple au-travers de leur éloquence ni à tous les convaincre en multipliant leurs paroles et leurs appels. Ils se sont contenté de prêcher la vérité, telle que Christ la leur avait révélée et de laisser agir dans les cœurs Celui qui seul avait le pouvoir de les convaincre.

Ainsi aujourd'hui, quel intérêt aurais-je à suivre un exemple différent du leur ? Ma mission est la même, et mon cœur n'a qu'une prière à vous adresser : repentez-vous, et convertissez-vous, afin de recevoir le pardon de vos péchés. Car Dieu connaît vos cœurs, et qui pourra honnêtement prétendre n'avoir jamais péché, n'avoir jamais enfreint la loi de Dieu ? "Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu" dit sa Parole (Rom 3:23). Mais dans sa grâce, il a donné son Fils et l'a laissé mourir à la croix, "afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle" (Jean 3:16).