En parcourant certains blogs que je suis régulièrement, je suis tombé dernièrement sur une vidéo qui m'a beaucoup plu : un garçon de 11 ans qui rappellent les différentes images que l'on a de Christ tout au long de chacun des 66 livres qui composent la Bible. De la Genèse à l'Apocalypse, ce sont autant de noms et de qualificatifs qui nous parlent des différentes facettes de sa personne et de son ministère.

Yeshoua Or dans la Bible, les noms sont rarement anodins. Chaque nom a généralement une signification, une portée qui met souvent en valeur un certain trait du personnage qui le porte. Et comme toute la Parole de Dieu, du début à la fin, parle de Jésus, elle nous donne aussi une collection relativement fournie de noms et de titres qui lui sont appliqués et qui valent la peine d'être médités. D'ailleurs, on voit rapidement l'importance que Dieu leur donne au travers des paroles de l'apôtre Paul :

C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.
Phil 2:9-11

Un nom au-dessus de tout nom, un symbole de dignité et d'autorité qui dépasse tous ceux que cette terre a connu, voilà quel est le nom que le Père a donné au Fils pour le glorifier. Mais il sera temps d'y revenir plus tard.

Bref la liste est tellement longue qu'elle permettrait d'écrire tout un livre (ou même plusieurs en fait) pour faire le tour de toutes ces significations (ce qui a déjà du être fait) et j'ai du mal à choisir par où l'attaquer. Je crois que le plus simple, pour ce premier billet de ce qui sera peut-être une thématique récurrente, c'est encore de se pencher sur les noms les plus usuels qui sont utilisés pour désigner le Fils de Dieu.

Le plus évident, c'est donc bien entendu Jésus, voire Jésus-Christ ou Jésus de Nazareth. Jésus, c'est le nom révélé par l'ange à Joseph pour l'enfant que sa fiancé devait mettre au monde :

Un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit: Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient du Saint-Esprit ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus ; c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.
Matth. 1:20-21

Jésus, c'est la traduction française du nom grec Ἰησοῦς (Iēsoûs) que l'on trouve dans les évangiles, qui est lui-même la forme hellénisée du nom hébreux Yeshoua (ישע). Ce prénom est une forme abrégée de Yehoshua (יהושע) qui a donné Josué en français et correspond à la définition qu'en donne l'ange : il signifie "Dieu (Yahweh) sauve"[1].

Comment imaginer un meilleur prénom pour celui dont la mission, annoncée depuis le début de l'humanité (Genèse 3:15), était de venir donner sa vie pour racheter et sauver non seulement son peuple mais les hommes de toutes langues et de toutes nations (Apoc 5:9) ? Dès sa naissance, le nom que lui ont attribué ses parents terrestres, selon l'ordre divin, témoignait déjà de la destinée qui l'attendait.

Jésus, c'est celui par lequel tout homme peut obtenir le pardon de ses péchés grâce à son sacrifice. Bien que tenté en toutes choses, il n'a jamais chuté (Héb 4:15) et a donné sa vie en rançon pour le péché de quiconque croirait en lui (1 Tim 2:5-7).

Dans le Nouveau Testament, on trouve souvent ce prénom associé à la ville où il a grandi : Jésus de Nazareth. Or les Juifs savaient que le messie devait venir de Bethléhem, comme ils l'ont démontré en citant à Hérode la prophétie de Michée 5:2 lorsqu'il a voulu savoir où ce nouveau roi devait naître :

Et toi, Bethléhem Ephrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi Celui qui dominera sur Israël, et dont l'origine remonte aux temps anciens, aux jours de l'éternité.

Aussi lorsqu'il commencera son ministère 30 ans plus tard, personne ne verra le lien entre cet homme qui venait de Nazareth et les textes inspirés qui l'annonçaient. Même Nathanaël a tiqué lorsque Philippe lui a dit avoir trouvé le Messie en "Jésus de Nazareth, fils de Joseph" :

Nathanaël lui dit : Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon ? Philippe lui répondit: Viens, et vois.
Jean 1:46

Heureusement, il n'aura fallu à Jésus que deux phrases pour dissiper complètement ses doutes.

Aussi quand je considère ce nom de Jésus de Nazareth, ce que je vois, c'est la sagesse de Dieu cachée aux yeux des hommes : alors qu'ils ont sous leur nez le Sauveur, les juifs sont incapables de discerner qui il est vraiment et lui attribuent un titre qui les induit en erreur. Le Messie tant attendu était devant leurs yeux, mais seuls ceux qui avaient un cœur ouvert et bien disposé l'ont compris alors que le reste des sages de l'époque, scribes et sacrificateurs, passaient complètement à côté. Même Pilate a fait cette erreur en faisant inscrire sur le panneau qui surmontait sa croix : "Jésus de Nazareth, roi des Juifs" (Jean 19:19).

Enfin le qualificatif qui est le plus souvent associé au nom de Jésus dans les écrits des apôtres, c'est Christ. χριστός (Christos), c'est la traduction grecque du mot hébreu qui a donné Messie, c'est-à-dire l'Oint, l'Elu (terme qui désignait aussi les rois d'Israël). Jésus-Christ, "Yeshoua ha mashiah" comme l'appellent les Juifs qui l'ont reconnu, c'est le Sauveur envoyé par Dieu, c'est le roi prophétique issu de la lignée de David, l'Oint de l'Eternel. C'est celui qui accomplissait l'oracle d'Esaïe qu'il s'est lui-même appliqué en en faisant la lecture dans la synagogue (Luc 4:18) :

L'esprit du Seigneur, l'Eternel, est sur moi, car l'Eternel m'a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux ; Il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers la délivrance; pour publier une année de grâce de l'Eternel, et un jour de vengeance de notre Dieu ; pour consoler tous les affligés ; pour accorder aux affligés de Sion, pour leur donner un diadème au lieu de la cendre, une huile de joie au lieu du deuil, un vêtement de louange au lieu d'un esprit abattu, afin qu'on les appelle des térébinthes de la justice, une plantation de l'Eternel, pour servir à sa gloire.
Esaïe 61:1-3

Tout un programme...

Bref pour conclure, avec ce premier nom et ses variantes, je crois que c'est Pierre a trouvé les mots justes, inspirés par le Saint-Esprit :

Sachez-le tous, et que tout le peuple d'Israël le sache ! C'est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts (...) Il n'y a de salut en aucun autre ; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.

Le voilà le "nom au-dessus de tout autre nom" dont parlait Paul dans le premier verset, le seul nom qui sauve : Jésus-Christ de Nazareth !

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Notes

[1] merci Wikipedia pour les détails, parce que l’hébreu et le grec, ça n'est pas encore ma tasse de thé. Un jour peut-être...