"Si on devait mourir demain...", "Alors on vit chaque jour comme le dernier...", c'est marrant de voir ce que les gens s'imaginent qu'ils feraient s'il ne leur restait plus beaucoup de temps à vivre. Horloge En général, j'ai l'impression que les réactions tournent le plus souvent autour de deux choses : se dépêcher de faire ce que l'on n'a jamais osé, jamais pris le temps de faire ou tout simplement jamais pensé à essayer, de manière à ne pas avoir de regret, ou carrément se permettre ce que l'on ne pourrait pas en temps normal en profitant de ce que l'on n'aura pas à se soucier des conséquences...

C'est un peu l'idée que j'ai vue dans cette petite vidéo sur laquelle je suis tombé récemment : 5 minutes à vivre.

En voyant comment le "héros" de cette vidéo réagit, affolé à l'idée de n'avoir plus que quelques minutes à vivre, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à tous ces hommes et ces femmes que j'ai entendu dire : "J'ai le temps". Le temps de réfléchir plus tard à Dieu, à la Bible, à la vie, à la mort... Le temps de prendre une décision. Mais que se passerait-il si tu ne l'avais pas, le temps, justement ?

En fait, ce qui transparaît de cette remarque, en général, c'est un constat bien simple : à mesure que la mort va approcher, la nécessité de prendre une décision, de mettre sa vie en règle avec Dieu va devenir de plus en plus forte. Au fond de leur esprit, il y a cette petite voix qui leur dit "Attention !", cette petite voix de leur conscience qui leur rappelle qu'ils ne maîtrisent pas tout et qu'ils pourraient bien avoir à rendre des comptes une fois de l'autre côté. Comme le dit l'Ecclésiaste :

Il a mis dans leur cœur la pensée de l'éternité, bien que l'homme ne puisse pas saisir l’œuvre que Dieu fait, du commencement jusqu'à la fin.
Eccl 3:11b

La pensée de l'éternité est là, au fond de notre tête, et peu à peu, elle fait son petit bonhomme de chemin. Plus l'échéance approche et plus elle se fait entendre. Bien souvent, malheureusement, elle ne trouve comme écho que cette phrase insensée : "J'ai le temps."

Rien de nouveau sous le soleil, disait l'Ecclésiaste il y a quelques temps déjà... Et ses réflexions l'avaient poussé à constater la même chose que la plupart des juges dans nos tribunaux :

Parce qu'une sentence contre les mauvaises actions ne s'exécute pas promptement, le cœur des fils de l'homme se remplit en eux du désir de faire le mal.
Eccl 8:11

L'illusion de l'impunité, voilà ce qui joue contre eux. Lorsqu'un criminel choisit de passer à l'acte, ce qui le fait hésiter, ce n'est pas tant la gravité de la peine qu'il encourt que la probabilité de se faire prendre ! Et on fait pareil avec Dieu. On se dit qu'on peut bien se permettre de mentir à l'un, de mépriser l'autre, de s'emparer de ce qui revient à un troisième, et par-dessus tout, de ne pas accorder à Dieu l'attention qu'il mérite. Après tout, il ne va pas nous foudroyer sur place pour autant. Ca se saurait si c'était le cas, on aurait moins de problèmes de surpopulation sur cette planète.

Finalement, tout ce dont on a besoin, c'est d'un peu de temps. A ce qu'il paraît, c'est possible de faire la paix avec Dieu, c'est possible d'éviter la condamnation, il faut juste penser à le faire avant de partir... Seulement le temps, on ne l'a pas forcément :

Vous ne savez pas ce qui arrivera demain ! qu'est-ce votre vie ? Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît.
Jacques 4:14

Personne ne peut dire avec certitude jusqu'à quand il a. On se base sur les statistiques, on se dit que l'espérance de vie actuelle nous laisse encore un paquet d'années... Peut-être, mais rien ne le garantit. On ne meurt pas tous d'une longue maladie à 90 ans... Si les gros titres du JT ont un intérêt, c'est qu'ils nous le rappellent quotidiennement.

Mais au fond, si on sent bien que la question va se poser un jour, pourquoi attendre ? Pourquoi risque de rater sa dernière chance alors que là, maintenant, tout de suite, tu peux te décider ? Qu'est-ce qui t'empêche de régler cela immédiatement ? En repoussant toujours l'instant fatidique, tu crois peut-être gagner quelque chose ? Tu crois gagner quelques années de plaisir de plus ? Tu penses éviter de passer à côté de certaines occasions de t'amuser ? Tu t'imagines réduire au minimum nécessaire le temps que tu consacreras à ce que tu vois comme une vie monotone, triste, faite de règles à suivre et de lois auxquelles obéir ?

Il faut dire que dans un certain sens, c'est compréhensible : le péché a ses bons côtés, et c'est bien ce qui donne tout son attrait à la tentation. Après tout, le sexe apporte du plaisir, pourquoi attendre jusqu'au mariage pour ça ? Un petit mensonge sans conséquence, ça peut facilement éviter une situation embarrassante, pourquoi s'en priver ? Bref, l'idée que tu te fais de la vie chrétienne, c'est surtout respecter des règles trop restrictives à ton goût, suivre les commandements à la lettre et ne plus commettre de fautes, sinon gare à la sanction ! Et certains se disent même probablement qu'il faut bien que cette vie-là soit lourde à porter pour expier un peu la culpabilité des années qui l'ont précédée.

Mais si c'était vraiment le cas, pourquoi est-ce que tant de gens s'imposent un tel calvaire sans attendre le dernier moment ? Est-ce que ce sont simplement des gens plus prudents ou plus craintifs, des fourmis qui préfèrent travailler dur tandis que les cigales chantent, juste pour être sûr de ne pas être pris au dépourvu lorsque l'hiver arrivera ? Voilà qui me semblerait particulièrement triste et pathétique. Et c'est surtout très loin de la réalité.

A la femme samaritaine en quête de bonheur, Jésus apporte une réponse simple : ce n'est pas en multipliant les relations amoureuses qu'elle le trouvera. C'est en venant à Christ qu'elle trouvera une source d'eau vive qui rafraîchira son âme et la satisfera complètement (cf. Jean 4:4-42). La vie avec Dieu, ça n'est pas une suite interminable de restrictions et de frustrations imposées par un Dieu froid et sévère. C'est encore moins une punition que l'on doit subir pour se racheter de ses fautes passées. Non, la vie chrétienne, c'est une vie de plénitude, une vie remplie.

Certes, ça n'est pas gratuit. Mais le prix est tellement élevé que personne ne pouvait le payer lui-même. "Le salaire du péché, c'est la mort" dit la Bible (Rom 6:23a), et seul le sacrifice d'une vie parfaite pouvait compenser les fautes qui pèsent sur notre conscience. Accepter d'avouer son péché et de reconnaître que l'on a besoin du pardon que Dieu nous offre grâce au sacrifice de Jésus à la croix, c'est tout ce qu'il nous reste à faire pour avoir accès à cette nouvelle vie :

Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé.
Rom 10:9

Effectivement, ce pardon n'est pas gratuit, il a coûté extrêmement cher. Il a coûté sa vie au Fils de Dieu, mais il l'a donnée sans hésitation, par amour pour toi, non pas pour t'imposer le lourd carcan d'une loi sévère mais pour t'offrir une véritable liberté. Alors si tu fais partie de ceux qui se disent "j'ai le temps", laisse-moi te faire une confidence : la seule chose que regrettent ceux qui se convertissent, c'est de ne pas l'avoir fait plus tôt !