Feu

It was a test we could all hope to pass, but none of us would want to take[1] dit la chanson. Et j'avoue que lorsque je la réécoute, elle me touche toujours autant.

En même temps, cette histoire, elle me rappelle aussi une histoire du même genre dans la Bible, un passage du livre de Daniel. Ce n'est pas celui de la fosse aux lions, bien que ça pourrait finalement, et que j'aime beaucoup celui-là aussi, mais celui de la fournaise ardente. Ou plutôt les minutes qui la précèdent. Alors que les trois amis de Daniel refusent de se prosterner devant la statue de Nebucadnetsar, les voilà devant le roi qui leur impose un choix terrible : "Soit vous adorez immédiatement cette statue, soit vous mourrez dans la fournaise." et dans un élan d'orgueil démesuré, il ajoute : "Quel est le dieu qui vous délivrera de ma main ?"

Mais ce qui m'a toujours le plus impressionné, c'est la réponse des trois hébreux :

Nous n'avons pas besoin de te répondre là-dessus. Voici, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise ardente, et il nous délivrera de ta main, ô roi. Sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n'adorerons pas la statue d'or que tu as élevée.
Daniel 3:16-18

Il y a tellement de foi dans ces quelques mots que j'en reste chaque fois bouche bée. Il y a l'assurance que Dieu a le pouvoir d'intervenir, l'espoir qu'il le fasse, mais surtout, dans la fin de cette déclaration, il y a la prise de position la plus courageuse qui soit : "même si Dieu ne nous délivrais pas et que nous devions mourir là, nous préférons encore ça à désobéir à Dieu en adorant tes idoles."

C'est tellement facile de dire que l'on aime Dieu lorsqu'on est bien au chaud dans l'église, mais finalement, est-ce que ça n'est pas lorsqu'ils sont prononcés en face d'une telle opposition que ces mots prennent tout leur sens ? Pierre aussi avait cru pouvoir s'engager devant Jésus à le suivre jusqu'au bout :

Seigneur, lui dit Pierre, je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort. (Luc 22:33)

Pourtant, il aura suffit des questions d'une simple servante à peine quelques versets plus bas, alors que le Maître vient d'être arrêté pour faire flancher sa foi et l'amener à renier Jésus :

Une servante, qui le vit assis devant le feu, fixa sur lui les regards, et dit : "Cet homme était aussi avec lui."
Mais il le nia disant: "Femme, je ne le connais pas." (Luc 22:56-57)

Jésus l'avait mis en garde et lui avait pourtant annoncé, face à sa première déclaration présomptueuse, qu'il ne serait pas à la hauteur de son orgueil lorsque le véritable test arriverait. J'imagine la déception du disciple, lorsqu'il a entendu cela, mais encore plus lorsqu'il a vu que Jésus ne s'y était pas trompé. Combien elles ont du être amères, les larmes qui ont coulé quand il a réalisé la lâcheté dont il venait de faire preuve, lui qui se croyait prêt à tout subir pour Christ !

Combien de fois, moi aussi, ai-je hésité à prendre position pour Dieu ? Combien de fois ai-je préféré me taire alors qu'on insultait mon Seigneur ? Combien de fois me suis-je retenu de rendre témoignage, par crainte de la réaction qui pourrait y répondre ?

Heureusement, ce qui est formidable avec l'exemple de Pierre, c'est que quelques temps plus tard, lorsque l'épreuve se représentera encore plus sérieusement que la première fois, il réussira le test haut la main. Alors qu'il est arrêté avec Jean et jugé par le sanhédrin pour avoir proclamé l'évangile et accompli un miracle au nom de Jésus dans le temple, c'est sans la moindre hésitation qu'il tiendra tête aux sacrificateurs, qu'il accuse d'avoir mis à mort le Messie, et malgré toutes les menaces qui lui sont faites, il affirme haut et fort qu'on ne l'empêchera pas de continuer à prêcher.

Pierre et Jean leur répondirent : "Jugez s'il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu'à Dieu ; car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu." (Actes 4:19-20)

Qu'est-ce qui a pu lui donner une telle assurance ? Qu'est-ce qui a pu faire la différence et le transformer à ce point-là ? Deux chose à mon avis. Le première, c'est la croix. Parce qu'après l'arrestation de Jésus, Pierre l'a aussi vu crucifié, mis au tombeau, mais surtout ressuscité. Dans les jours qui ont suivi sa chute, Pierre a pu réaliser tout ce que Jésus avait passé son temps à annoncer. Il fallait qu'il soit crucifié pour le péché de tous, il fallait qu'il soit mis à mort pour racheter ceux qui croiraient en lui. Et il fallait qu'il ressuscite trois jours plus tard pour montrer au monde entier qu'il avait vaincu la mort et que le Père avait agréé son sacrifice, ouvrant une voie pour permettre aux pêcheurs d'être sauvés par son nom. Voilà la puissance de la croix à l’œuvre dans une vie. Ce n'était plus sa fierté qui parlait désormais, mais véritablement sa foi.

La deuxième chose se situe cinquante de jours plus tard, à la Pentecôte. Lorsque Pierre, avec le reste des disciples a été rempli du Saint-Esprit, Dieu lui a aussi donné une audace et un courage pour l'annonce de la Parole de Dieu qu'il n'avait jamais connue auparavant. Une fois rempli par l'Esprit de Dieu, plus rien ne pouvait le réduire au silence. Plus jamais il n'hésitera à annoncer publiquement le message que lui a confié le Christ, plus jamais il ne craindra quoi que ce soit, ni la prison, ni les persécutions, ni la mort.

Oh combien je prie aujourd'hui pour voir ces deux mêmes éléments à l’œuvre dans ma vie ! Je veux voir la croix, "puissance de Dieu pour ceux qui sont sauvés" (1 Cor 1:18), agir en moi et garder vivante devant mes yeux l'image du sacrifice extraordinaire de mon Sauveur, comme la plus belle preuve au monde de son amour pour moi. Je veux voir en moi l'action du Saint-Esprit, "l'esprit de force, d'amour et de sagesse" (2 Tim 1:7) me remplir au plus au haut point pour ne plus avoir la moindre hésitation au moment d'annoncer le message de l'évangile et de proclamer le beau nom de Jésus.

Et que Dieu me donne de ne plus jamais hésiter à prendre position pour lui lorsque j'en aurai l'occasion.

What if tomorrow, what if today, faced with the question, oh what would you say?[2]

Notes

[1] C'est un test que nous espérerions tous réussir, mais qu'aucun d'entre nous n'aimerais avoir à passer.

[2] Et si aujourd'hui ou demain, tu faisais face à cette question, que dirais-tu ?